Édition du vendredi 24 avril 2009
Martin Malvy (APVF): «Il serait particulièrement inéquitable de faire peser sur les seuls ménages le poids du financement des services publics qu'assurent les communes, dans la mesure où les entreprises en sont tout autant bénéficiaires»
Exprimant sa «stupéfaction» devant les propos de Laurence Parisot, présidente du MEDEF, qui souhaite que la taxe professionnelle soit supprimée «sans être compensée par de nouveaux impôts» (voir nos infos du 22 avril 2009), Martin Malvy, président de lAssociation des petites villes de France (APVF), estime quune telle proposition «révèle une méconnaissance du cadre dans lequel les collectivités territoriales exercent leurs compétences. Assurant les trois quarts des investissements publics, se voyant déléguer des compétences toujours plus nombreuses, les collectivités locales, à la différence de lEtat, ne peuvent pas financer leurs déficits par lemprunt, garantissant ainsi la rigueur de leur gestion.»
Martin Malvy rappelle que la Constitution, depuis sa révision de mars 2003, prévoit que les ressources propres des collectivités, au premier rang desquelles figurent les impôts locaux, doivent représenter une part déterminante de leurs ressources totales, cette part ne pouvant descendre en dessous de celle constatée en 2003, soit 60% pour les communes.
«Compte tenu du montant que représente la taxe professionnelle, près de la moitié des ressources fiscales des collectivités, il serait donc parfaitement contraire à la Constitution que lEtat supprime la taxe professionnelle en abandonnant en rase campagne les collectivités. Même un remplacement intégral de la TP par des dotations budgétaires dEtat contreviendrait aux exigences de la Constitution.»
Dans ces conditions, écrit-il, «la question nest pas de savoir si la suppression de la taxe professionnelle doit être compensée, ou non, par dautres recettes fiscales, mais de savoir par quel nouvel impôt elle doit être compensée.»
LAPVF souligne «quil serait particulièrement inéquitable de faire peser sur les seuls ménages le poids du financement des services publics quassurent les communes, dans la mesure où les entreprises en sont tout autant bénéficiaires. Il serait par ailleurs particulièrement incohérent, au moment où lachèvement de la carte intercommunale est souhaitée par lensemble des acteurs locaux, de priver les structures intercommunales de tout financement, alors même que certaines ont pour seule ressource fiscale la taxe professionnelle.»
Enfin, lAPVF rappelle «que si les chefs dentreprise sont responsables devant leurs actionnaires, les élus locaux sont responsables, eux, devant les citoyens. Ils nont donc pas attendu les leçons de Mme Parisot pour, selon les termes de cette dernière, travailler sur des gains de productivité et l'optimisation des dépenses de fonctionnement. Ce souci dune bonne gestion est leur préoccupation permanente, dans un contexte de crise économique qui appelle limplication massive des collectivités territoriales dans leffort dinvestissement public.»
Pour lire le communiqué de l'APVF, voir lien ci-dessous.
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