Édition du mercredi 17 novembre 2010
Le Conseil des ministres adopte les modalités de la réforme des taxes d'urbanisme et de la révision des valeurs locatives des locaux professionnels
Le nouveau gouvernement a arrêté aujourdhui en Conseil des ministres les dispositions du projet de loi de finances rectificative pour 2010. Ce texte comporte deux séries de mesures réformant les recettes des collectivités territoriales.
Il sagit dune part de la réforme de la fiscalité de lurbanisme qui englobe lensemble des taxes et participations prélevées à loccasion de la délivrance dune autorisation de construire ou daménager. Un nouveau dispositif est envisagé visant à simplifier, clarifier et donner une meilleure lisibilité de lensemble des outils de financement «tout en préservant les recettes des collectivités territoriales et en maîtrisant la fiscalité assise sur la construction». Il a également pour objectif «dinciter les collectivités à réaliser des logements, dintégrer les exigences du développement durable et dêtre économes des deniers publics en réduisant le coût de gestion de limpôt».
Selon le gouvernement, les nouvelles règles pourront être utilisées «de manière différenciée sur lensemble du territoire en sadaptant à la taille, aux caractéristiques et aux politiques daménagement propres à chaque collectivité». La disposition prévue dans le projet de loi rassemble la fiscalité de lurbanisme dans un seul chapitre du Code de lurbanisme en lieu et place darticles épars figurant essentiellement dans le Code général des impôts ou dans le Code de lurbanisme.
Il sagit dinstaurer un dispositif composé de deux taxes complémentaires:
- la taxe daménagement, qui se substitue à la taxe locale déquipement, à la taxe départementale pour le financement des conseils darchitecture, durbanisme et de lenvironnement (CAUE), à la taxe spéciale déquipement du département de la Savoie, à la taxe complémentaire à la TLE en région dIle-de-France, et à la taxe départementale des espaces naturels sensibles,
- le versement pour sous-densité, qui porte lobjectif de lutte contre létalement urbain et la sous-densité.
La taxe daménagement sera instituée de plein droit aux demandes dautorisation durbanisme déposées à compter du 1er janvier 2013 (et à compter du 1er janvier 2014 à Mayotte) dans les communes dotées dun PLU ou dun POS et les communautés urbaines; elle pourra être instituée par délibération dans les autres communes.
Les communes pourront déléguer cette compétence à lEPCI compétent en matière de PLU, à la majorité qualifiée prévue par le Code général des collectivités territoriales. Dans ce cas, la délibération prévoit les conditions du reversement aux communes en tenant compte des charges respectives en matière déquipements publics.
La taxe daménagement comporte aussi une part départementale, instituée par délibération du conseil général. Elle finance les politiques de protection des espaces naturels sensibles et le fonctionnement des CAUE, en remplacement de la TDENS et de la TD/CAUE. Elle sapplique dans toutes les communes du département.
La seconde disposition qui affectera les recettes des collectivités territoriales concerne la révision des valeurs locatives cadastrales et porte à titre «expérimental» sur les locaux commerciaux (entendus au sens strict, cest-à-dire à lexclusion des locaux à usage professionnel). Lobsolescence des valeurs locatives est plus marquée pour ces locaux que pour les locaux dhabitation. Il sagit aussi dune opération «techniquement moins complexe (3 millions de locaux commerciaux contre 46 millions de logements) et politiquement moins sensible», selon les propos du ministre du Budget en juillet dernier. Celle-ci pourrait en réalité constituer un «test», avant dêtre appliquée par la suite aux autres locaux si le bilan est positif.
Les bases dimposition reflèteront les loyers du marché, et seront évaluées sur la base dune collecte exhaustive, auprès des propriétaires, dinformations sur les caractéristiques des locaux et le niveau des loyers.
Il est par ailleurs proposé que la réforme intègre des dispositifs répondant aux objectifs suivants:
- la simplification du mode de calcul des valeurs locatives par rapport à lexistant,
- la mise à jour régulière des bases dimposition (afin déviter la situation de blocage constatée dans le système actuel),
- le renforcement du rôle des élus locaux dans les différentes étapes de révision puis dévolution des valeurs locatives (à travers notamment la création de commissions départementales).
Une note rédigée par les services de lAssociation des maires de France présentant les modalités de cette révision et les documents remis par le ministre du budget lors de la concertation préalable est en ligne sur le site de lassociation.
Pour télécharger la note de lAMF, utiliser le lien ci-dessous.
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Réforme des collectivités territoriales: le texte sera adopté aujourd'hui
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