Édition du mardi 14 septembre 2010
Afin de «remettre le citoyen au cœur du débat fiscal», le CESE préconise un «nouveau processus parlementaire»
Aujourdhui et demain, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) examine un nouvel avis rédigé par Philippe Valletoux au nom de la section des finances intitulé "Budgets publics (État et collectivités locales): contribuables et citoyens". Il sagit pour le CESE «de remettre le citoyen au cur du débat fiscal» notamment «dans une période où des remises en cause doivent être envisagées pour retrouver les capacités dune action publique efficace et renforcée».
Avec cet avis, le CESE «tient à souligner limportance qui sattache à ce que le "contrat" fiscal, qui lie le citoyen et les entités publiques, repose sur une bonne compréhension des mécanismes fiscaux». Pour aborder cette question, lauteur de lavis rappelle que «les principes même de la contribution des citoyens au financement des dépenses publiques», inscrits dans la Déclaration des droits de lHomme et du citoyen, tiennent en trois phrases quénumèrent les articles 13, 14 et 15 de ladite Déclaration de 1789:
- Article 13: «Pour lentretien de la force publique et pour les dépenses dadministration, une contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés».
- Article 14: «Les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes, ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, den suivre lemploi et den déterminer la quotité, lassiette, le recouvrement et la durée».
- Article 15: «La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration».
Pour répondre aujourdhui à ces exigences, lavis préconise que «soit mis en place un nouveau processus parlementaire qui modifierait la loi organique de 2001 pour faire place à une "loi fiscale annuelle", distincte de la loi de finances». Ce texte, qui devrait être examiné par le Parlement «en milieu dannée», «fixerait lexistence et les modalités dassiette et de recouvrement de lensemble des impôts et taxes qui seraient en vigueur pour lexercice suivant, que ce soit pour lÉtat, pour les collectivités locales ou pour les régimes sociaux».
Ensuite, la loi de finances fixerait «les taux qui seraient à appliquer pour répondre aux conditions requises pour léquilibre financier du budget».
La préparation de ce texte ne serait plus confiée exclusivement aux services de lEtat mais à un «Office parlementaire de la fiscalité» disposant dun «pouvoir dinterpellation directe sur les administrations gérant la fiscalité et/ou en assurant un suivi statistique». Pour assurer le bon fonctionnement de cet organisme, le rapporteur recommande «que les moyens dexpertise nécessaires à la conception ou à lévolution de la législation fiscale soient intégrés à cet Office». Puis interviendrait au cours du processus une «Conférence nationale de lImpôt» qui, «en fédérant (ou en absorbant) les organismes préexistants en la matière, pour tout ou partie de leur activité, aurait pour mission détablir chaque année un rapport sur lexécution de la "loi fiscale annuelle" - rapport qui devrait être obligatoirement visé par la "loi fiscale annuelle" de lannée suivante».
Avec ces nouvelles procédures, le CESE pense pouvoir retrouver le principe fondateur des Constituants de 1789 et permettre «ladhésion à limpôt». Il souhaite «que les "sachants" acceptent de partager leur expertise pour permettre la redéfinition du "pacte fiscal citoyen" comme véritable synthèse entre les autorités publiques qui appellent la contribution financière des citoyens dune part, et les contribuables qui assurent la recette publique dautre part.»
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