Taxe foncière : plus de 86 % des maires ont reconduit leur taux en 2025
Par A.W.
À six mois des élections municipales – qui se tiendront les 15 et 22 mars prochains – les maires sortants des quelque 35 000 communes pourront faire valoir qu’ils ont dans leur très grande majorité choisi de reconduire les taux de fiscalité directe locale en 2025.
Un maintien des taux qui est même « en progression par rapport à 2024 », permettant de retrouver « des niveaux proches de ceux constatés en 2023 », observe la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) dans une étude parue la semaine dernière.
Taxe foncière : plus de taux reconduits qu’en 2024
En premier lieu, une large majorité des communes ont ainsi choisi de ne pas toucher à leur taux de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), puisque 86,3 % des maires les ont reconduits en 2025.
Si l’ordre de grandeur reste relativement similaire aux années précédentes (elles étaient entre 83 % et 84,7 % à maintenir leurs taux de 2021 à 2023), il est toutefois le plus élevé depuis plusieurs années. Et notamment par rapport à l’an passé, année durant laquelle le maintien des taux à leur niveau précédent n’avait concerné « que » 82,1 % des communes.
Concrètement, ce sont donc plus de 30 000 communes qui ont reconduit leur taux de taxe foncière sur les propriétés bâties cette année, contre quelque 28 000 l’an passé. Si près de 400 l’ont même diminué (1,1 % des communes), elles sont un peu moins de 4 400 à l’avoir augmenté en 2025 (12,5 %, contre 17 % en 2024).
La tendance est d’ailleurs similaire du côté des EPCI, où la reconduction des taux atteint également plus de 86 % et leur augmentation un peu plus de 13 %.
Des hausses faibles, dans les petites communes
Mais, globalement, les hausses de fiscalité demeurent « minoritaires » et concernent, « dans l’immense majorité des cas, des augmentations limitées à moins de 2 points », explique la DGFiP. C’est le cas d’« environ 90 % des communes ayant augmenté leurs taux de TFPB et TFPNB » (la taxe foncière sur les propriétés non bâties), souligne ainsi la Direction générale des Finances publiques.
En effet, près de 4 000 d’entre elles ont voté une hausse de la taxe foncière sur les propriétés bâties en deçà de 2 % quand seulement neuf ont décidé de l’augmenter de plus de 10 %, dont une seule au-dessus de 25 %. La tendance est similaire pour le foncier non bâti, pour lequel les taux ont été reconduits par plus de 87 % des communes.
Dans les faits, si le taux communal de foncier bâti a augmenté « pour 6,4 % de la population », « la tendance est plus marquée pour les habitants des communes de moins de 3 500 habitants » avec un taux qui augmente « pour 14,4 % des habitants de communes entre 500 et 3 500 habitants », constate la DGFiP. À l'inverse, « environ 2 % des habitants des communes comprises entre 10 000 et 100 000 habitants connaissent une augmentation du taux de TFPB ». Et aucune ville de plus de 100 000 habitants n’a augmenté ses taux.
Là aussi, la situation est comparable pour les EPCI, dont les hausses ont été très majoritairement inférieures à deux points (pour près de 96 % d’entre elles).
Taxe d’habitation et CFE
Reste que, pour les contribuables, le maintien des taux s’accompagne du ralentissement de la hausse des prix générée pendant la crise inflationniste. Celle-ci avait conduit à une revalorisation forfaitaire des valeurs locatives très importante (jusqu’à 7,1 % en 2023) entraînant des envolées massives de taxe foncière. Et ce, indépendamment des décisions des municipalités. En 2025, ces hausses de taxe foncière doivent s’estomper puisque la revalorisation des valeurs locatives a été fixée à 1,7 %.
Par ailleurs, et comme pour le foncier, une très grande majorité des communes (90,5 %) a choisi de maintenir son taux de cotisation foncière des entreprises (CFE). Même chose pour la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THS) dont les taux ont été reconduits par plus de 85 % des communes, contre 81 % l’an passé.
Une évolution qui est notamment liée au « recours significatif, en 2024, au dispositif de majoration spéciale du taux de THS », indique la DGFiP. Cette possibilité –- qui permet, dans certaines proportions, d’augmenter ce taux sans avoir besoin d’augmenter celui de TFNPB – a ainsi été utilisée par « près de 1 300 communes en 2025 contre 1 700 en 2024 ».
Comme pour la taxe foncière sur les propriétés bâties, ces deux impôts ont connu le meilleur niveau de reconduction des trois dernières années en 2025, l’année 2024 ayant eu à chaque fois le taux le plus faible de reconduction.
Sans surprise, la tendance pour la THS et la CFE est également comparable du côté des EPCI, où la reconduction des taux atteint respectivement plus de 88 % et plus de 90 %, en hausse par rapport aux deux précédentes années.
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