Édition du mardi 30 juin 2009
La réforme de la taxe professionnelle «devra être neutre pour le budget de l'État», estime Gilles Carrez
Dans son rapport pour le débat dorientation budgétaire (DOB) qui se tient ce mardi après-midi à lAssemblée nationale, Gilles Carrez, rapporteur général du budget, estime que la réforme de la taxe professionnelle (TP) devra être neutre pour le budget de lÉtat.
En létat actuel des réflexions, explique le président du Comité des finances locales, «il est difficile dévaluer le coût de la réforme pour le budget de lÉtat en 2010.» Il indique que, selon les options présentées par le ministère de lEconomie, des Finances et de lEmploi, «un manque à gagner de lordre de 10 milliards deuros (montant avant IS, base 2007) serait constaté en 2010 sur le budget de lÉtat.»
Il met en avant les propositions de Jean-Pierre Balligand et Marc Laffineur sur la réforme de la TP qui, écrit-il, «conduiraient, en revanche, à un manque à gagner denviron 6 milliards deuros (montant avant IS, base 2007)» (voir nos infos du 10 juin 2009 en lien ci-dessous).
Selon lui, ce dernier scénario permettrait un coût, après suppression de la déductibilité de la TP de lIS, denviron 4,7 milliards deuros, qui pourrait être couvert par le produit de la contribution «climat-énergie», estimé à 5 milliards deuros. Une période transitoire sera toutefois «nécessaire pour la mise en place de cette taxe. Cest pourquoi il pourrait être nécessaire daugmenter temporairement le taux de lIS pour couvrir le coût de la réforme, de façon à éviter une perte sèche sur le budget de lÉtat.»
Une augmentation remise en cause par Eric Woerth, ministre du Budget, lors de son audition par la commission des finances. Pour lui, Il faudra donc «mettre en place un impôt plus intelligent, et à cet égard les propositions que vous avez faites me conviennent, mis à part sans doute ce qui concerne laugmentation de lIS. On peut envisager une taxe carbone, que nous avons déjà évoquée à de multiples reprises, et qui pourrait être évolutive. Rien nest décidé encore, mais il faut sans nul doute protéger les recettes de lÉtat.»
Pour le rapporteur général, «au final, cette réforme fait peser deux risques sur les finances de lÉtat:
- dune part, il nest, en létat actuel de la réflexion, prévu aucune compensation pour la période transitoire précédant la mise en place de la nouvelle taxe. Le budget de lÉtat pourrait donc supporter ce surcoût sans compensation dès 2010 ;
- dautre part, le scénario proposé par le ministère de lEconomie laisse, à terme, un manque à gagner important sur le budget de lÉtat, de lordre de 7,5 milliards deuros après IS, qui ne pourra être compensé en totalité par la contribution "climat-énergie".»
Il insiste sur le fait quune absence de compensation pourrait aggraver le déficit de lÉtat denviron 7,5 milliards deuros dès 2010. Quel que soit le scénario retenu, la réforme ne saurait être financée par un accroissement de lendettement.
Il est soutenu en cela par Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, qui a exprimé, lors de son audition par la commission des finances, la «crainte (
) quun éventuel manque à gagner ne soit porté à la charge de lÉtat, au risque daggraver encore la situation des finances publiques.»
Philippe Séguin a profité de cette audition pour souligner qu«il est (
) impératif dassurer la maîtrise des dépenses locales. Pour cela, encore faudrait-il que lÉtat ne demande pas aux collectivités territoriales de financer à sa place des politiques quil naurait plus les moyens de mener lui-même. Une rationalisation de lintercommunalité simpose en tout cas, de même quune réforme de la fiscalité locale et des concours financiers de lÉtat.»
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Les députés créent le délit de participation à une bande violente
Retrouver une édition
Accéder au site