Investissement : la « plupart » des communes et EPCI comptent maintenir leurs projets en 2021
Les élus du bloc communal comptent bien participer à la relance en soutenant les populations et les entreprises de leurs territoires dès cette année. C’est ce que révèlent les premiers résultats d’une enquête réalisée par l’AMF et la Banque des territoires sur les conséquences financières de la crise sanitaire, et dont un aperçu (ciblé sur les dépenses induites par la crise et les anticipations en matière d’investissements) a été présenté, hier, lors d’une rencontre technique de l’association.
Cette enquête a été lancée à l’automne dernier et compile désormais les données récoltées auprès de quelque 2 000 communes et EPCI.
57 % des dépenses supplémentaires en masques et gel
À la question de savoir quelles dépenses réalisées pour faire face à la crise sanitaire ont le plus pesé sur les budgets du bloc communal, les auteurs de l’enquête constatent que ce sont, et de loin, les achats de masques (30 %) et de gel hydroalcoolique (27 %) - notamment à destination de la population. À elles seules, ces dépenses représentent plus de la moitié des dépenses supplémentaires induites par la crise.
Une deuxième source non négligeable de contribution est provenue du nettoyage complémentaire (10 %), de la mise en place d’une prime exceptionnelle (8 %), ainsi que des achats de vêtements (8 %) et de matériels (7 %) de protection.
Dans une moindre mesure, les dépenses liées au télétravail (4 %), à l’accueil (3 %), le portage alimentaire aux personnes âgées (2 %) ou encore les aides consacrées aux entreprises (1 %) ont également impacté les ressources locales.
Investissement en recul de plus de 10 % en 2020
Le confinement et les différentes restrictions liées à la crise semblent également avoir impacté les dépenses d’investissement en 2020, selon les auteurs de l’enquête. Au regard des réponses fournies par les collectivités, la baisse de l’investissement local, l’an passé, est ainsi estimé à « plus de 10 % » par rapport à l’année 2019 sur l’ensemble du bloc communal. Une baisse également confirmée par les premières tendances provisoires fournies récemment par le gouvernement, qui l’expliquait cependant quasi exclusivement par le « cycle électoral des communes ».
Les auteurs de l’étude pointent, eux, le rôle joué par la crise puisque « cette baisse enregistrée en 2020 va au-delà [de celle observée habituellement dans le cadre] du cycle électoral ». Elle est « deux fois supérieure à ce que l’on a l’habitude de constater en début de mandat », expliquait hier le service finances de l’AMF.
En 2021, les élus veulent participer à la relance
Reste que, malgré la crise, l’enquête laisse entrevoir la préservation des dépenses d’investissement à l’échelon du bloc communal. La « plupart » des communes et des intercommunalités ont ainsi annoncé leur intention de maintenir les projets initialement prévus en 2020 en décalant leur réalisation en 2021. Près de quatre communes de moins de 20 000 habitants sur cinq comptent maintenir (71 %) voire même augmenter (8 %) leurs investissements reportés en 2021 (21 % les baisseraient), sachant que cette catégorie de communes porte « l’essentiel » des projets d’investissement du bloc communal.
En parallèle, les communes de plus de 20 000 habitants seraient, elles, un peu plus de deux sur trois à avoir cette intention : 60 % prévoyant de les maintenir, 9 % de les augmenter et 31 % de les baisser. Du côté des EPCI, les trois quarts d’entre eux souhaitent maintenir (63 %) ou augmenter (12 %) leurs investissements de 2020 qui n’ont pu être réalisés à cause de la crise sanitaire (25 % d’entre eux prévoyant toutefois de les baisser).
Pour ce qui est des dépenses d’investissement prévues en 2021, l'impact de la crise semble mineur. La tendance est là aussi très similaire puisque plus des trois quarts des communes comptent laisser « inchangés » leurs prévisions d'investissement (hors projets décalés) en 2021, la proportion qui estime devoir les baisser restant largement minoritaire. En outre, 16 % des communes de plus de 20 000 habitants et 11 % des communes de moins de 20 000 habitants comptent même les augmenter (elles sont respectivement 8 % et 12 % à envisager de les réduire). Du côté des EPCI, quatre sur cinq intercommunalités déclarent vouloir les maintenir (67 %) ou les augmenter (11 %).
Si l’ensemble de ces chiffres ne révèlent que des tendances et non des proportions exactes, « ce qui est sous-jacent dans les réponses qui ont été apportées, c’est qu’il y a une volonté [de la part des élus du bloc communal] de soutenir les populations et les entreprises, et ainsi de participer à la relance », ont ainsi expliqué hier les auteurs de l’étude.
A.W.
Télécharger les premiers résultats de l'enquête.
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