Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 22 décembre 2008
Finances locales

Cérémonies de vœux: la crise financière conduit les collectivités à les réduire en ampleur, voire à les supprimer

Crise oblige, de nombreuses collectivités ont décidé de rogner sur leurs budgets réception cette année à l'occasion des traditionnelles cérémonies de voeux pour la nouvelle année. La Ville de Paris va ainsi diviser par deux le nombre de cérémonies: au lieu de 12, à destination de chaque corps ou service, il n'y en aura que six, pour un coût réduit d'un tiers. Le regroupement des voeux 2009 sera d'ailleurs très tendance, comme à Lille pour les voeux à la presse de la mairie et de la communauté urbaine, toutes deux dirigées par Martine Aubry. Beauvais a décidé de ne maintenir qu'une seule cérémonie, comme Metz (une quinzaine les années précédentes). A Strasbourg, plusieurs réceptions seront supprimées, comme celle de la police municipale qui invitait la police nationale. Les cérémonies dans les quartiers seront limitées à quatre au lieu des 15 habituelles. Amiens veut «diviser par 4 ou 5» le budget pour la ville et la communauté urbaine, alors que Mulhouse a prévu «des cérémonies plutôt vin blanc-saucisses-bretzel». La région Alsace servira la brioche traditionnelle, le kugelhopff, au lieu des petits fours. Thionville (Moselle) a purement et simplement supprimé la cérémonie, une économie de 38.000 euros, reversés au Centre communal d'action sociale. Longwy (Meurthe-et-Moselle), se passera aussi de voeux et, avec cet argent, financera des classes de neige. La région Lorraine a également annulé ses voeux. Les Marseillais seront privés de cérémonies à la fois au conseil régional PACA, au conseil général des Bouches-du-Rhône, à la mairie de Marseille et à la communauté urbaine. Idem pour les Toulonnais qui ne seront reçus ni à la préfecture, ni à la mairie. A Angoulême, les voeux du maire aux «forces vives» sont supprimés, les 2.000 euros économisés allant à la fondation Emmaüs et aux Restos du coeur. A Cognac, les voeux aux chefs d'entreprise sont supprimés et les éclairages de Noël achetés en promotion, faisant tomber ce budget de 20.000 à 7.500 euros. Si Besançon a maintenu sans changement ses deux réceptions habituelles, elle a renoncé à l'installation d'une patinoire dans le centre-ville. Des départements suivent le mouvement. Le Conseil général du Haut-Rhin a réduit de plus de 30% le budget cérémonies des voeux. Dans les Hautes-Alpes, la suppression des cérémonies aux corps constitués permet au conseil général d'économiser environ 40.000 euros, dont 15.000 euros de frais de bouche, 17.000 de cadeaux au personnel (900 employés), 5.000 de cartes de voeux et 3.000 en frais de personnel. Même décision dans le Gard. En Corrèze, il n'y aura qu'une cérémonie préfecture-Conseil général, qui entraînera une baisse de 50% de la facture. En Charente-Maritime, le budget cérémonies de voeux a été réduit de 20%, essentiellement sur les boissons alcoolisées. Le Conseil régional des Pays de la Loire et le conseil régional du Languedoc-Roussillon feront tous deux appel aux jeunes des lycées professionnels pour des buffets de produits du terroir. La vague high-tech est souvent mise à profit pour faire des économies - et du bien à l'environnement - grâce aux cartes de voeux électroniques, comme à Mulhouse. Idem à Rouen pour un gain estimé à 12.000 euros, alors qu'en 2008 élus et fonctionnaires de la ville avaient envoyé près de 15.000 cartes. Même chose à Orléans où la mairie remplace les cartes par des courriels et SMS, ce qui dégagera 66.000 euros d'économie, et a renoncé à sa cérémonie des voeux aux personnalités. Autres économies liées à l'environnement, les illuminations, comme à Toulouse, où la période d'allumage est réduite d'une semaine, gagnant 3.000 euros sur un budget de 500.000 euros. La ville a aussi installé des ampoules à basse consommation pour réduire la facture d'électricité. (AFP)

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