Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 2 mai 2018
Finances locales

Contractualisation : le gouvernement définit les règles de calcul utilisées

Dans un décret publié samedi au Journal officiel, le Premier ministre, Edouard Philippe, définit les règles de calcul des données utilisées dans les contrats prévus à l’article 29 de la loi de programmation pour les finances publiques (LPFP) pour les années 2018 à 2022.
En vue de la signature des contrats de maîtrise de dépenses de fonctionnement entre l’Etat et les collectivités avant le 30 juin, ce décret vient préciser « les définitions des termes »  mentionnés dans la loi de programmation afin « d’assurer la sécurité juridique de la procédure de négociation et de signature des contrats ».
Pour rappel, cette contractualisation vise 322 collectivités et EPCI, dont 145 communes et 62 EPCI (lire Maire info du 23 mars), qui devront limiter l’augmentation de ces dépenses de fonctionnement à 1,2 % par an, inflation comprise (lire Maire info du 22 décembre 2017).
Les contrats, conclus sous l’égide des préfets, concernent toutes les régions, tous les départements, les collectivités de Corse, de Martinique et de Guyane, la métropole de Lyon, ainsi que « les communes et les EPCI à fiscalité propre dont les dépenses réelles de fonctionnement constatées dans le compte de gestion du budget principal au titre de l’année 2016 sont supérieures à 60 millions d’euros ». D’autres collectivités territoriales et EPCI volontaires peuvent également demander au représentant de l'Etat la conclusion d'un contrat.
Afin d’appliquer ces dispositions, le décret précise notamment les règles de calcul du seuil de 60 millions d’euros « en cas de fusion »  de communes ou d’EPCI, « en cas de différence »  pour un EPCI « entre le périmètre constaté au 1er janvier 2018 et celui existant à la date d’arrêt des comptes de gestion de 2016 »  ou encore dans le cas d’une commune nouvelle isolée en 2016 mais ayant intégré un EPCI en 2017 ou 2018. De la même manière, le document précise la définition des dépenses réelles de fonctionnement à prendre en compte pour ces deux premiers cas.
Pour ce qui est de l’application de l'objectif d'évolution des dépenses réelles de fonctionnement des collectivités (taux de croissance annuel de 1,2 %), celui-ci pourra être modulé à la hausse ou à la baisse sur trois ans selon trois critères (démographique, efforts antérieurs et revenu moyen par habitant) qui pourront donner lieu à un bonus ou à un malus de 0,15 %. Le décret définit donc les différents types de population (totale ou municipale) et la définition du revenu moyen par habitant à choisir selon les différents cas.
Pour les collectivités qui ne respecteraient pas leurs engagements - si l’écart entre le niveau de dépenses de fonctionnement et l’objectif constaté est positif (c’est-à-dire si la collectivité a augmenté ses dépenses davantage que ce qui était défini dans le contrat) - , une « reprise financière »  sera appliquée. Celle-ci ne pourra toutefois excéder 2 % des recettes réelles de fonctionnement du budget principal.
Le décret détaille ainsi que ces recettes réelles de fonctionnement s'entendent comme « le total des produits nets de l'exercice entraînant des mouvements réels au sein de la section de fonctionnement des collectivités ou établissements concernés ». « Elles correspondent aux opérations budgétaires comptabilisées dans les comptes de classe 7, à l'exception des opérations d'ordre budgétaire, et excluent en totalité les produits des cessions d'immobilisations, les différences sur réalisations (négatives) reprises au compte de résultat, les quotes-parts des subventions d'investissement transférées au compte de résultat et les reprises sur amortissements et provisions », poursuit le texte.
A.W.

Consulter le décret.

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