Édition du lundi 15 octobre 2018
#BalanceTonMaire : la colère des élus
L’heure est aux tentatives de déminage, depuis ce week-end, après l’indignation suscitée chez de nombreux élus par le hashtag #BalanceTonMaire (lire Maire info de vendredi), censé « dénoncer » les maires qui ont augmenté leur taxe d’habitation. Après un communiqué au vitriol de l’AMF et des centaines de réactions d’élus ulcérés dans la presse ou sur les réseaux sociaux, des responsables de la majorité ont cherché à se désolidariser de cette initiative.
C’est l’AMF qui a ouvert le bal, vendredi après-midi, avec un communiqué de presse qualifiant « d’inqualifiable et irresponsable » la campagne #BalanceTonMaire, campagne « déplorable », « dérapage insupportable (…) altérant la dignité du débat public » et « nourrissant les populismes ». L’AMF, pour qui cette initiative est vécue comme « une insulte personnelle » par les élus, demande « des excuses publiques ». Sur le fond, elle rappelle que la liberté des élus de choisir la façon dont ils financent leurs missions, sur leur territoire, est garantie par la Constitution, et qu’ils « rendront compte de leur gestion » devant les électeurs à la fin de leur mandat. Les 15 % de maires qui ont fait le choix d’augmenter la part communale de la TH « n’ont pas été motivés par des considérations de politique nationale, mais par la recherche de financements (…) dans un contexte de baisse de leurs moyens ». L’association déplore en conclusion que l’État « aggrave la crise de confiance déjà forte avec les territoires ».
Colère des élus
Le week-end a été émaillé par de très nombreuses prises de position publiques d’élus de gauche comme de droite, de grandes comme de petites communes. François Baroin, président de l’AMF, a appelé dans la presse à « faire cesser tout de suite cette insulte aux maires ». André Laignel et Philippe Laurent, toujours pour l’AMF, ont également fait part de leur indignation. Ce dernier a notamment relevé ce matin encore, sur Europe 1, que « si l’État faisait des cadeaux avec son propre argent et pas avec celui des autres, les choses seraient plus claires...»
D’autres élus locaux ou parlementaires ont exprimé leur colère sur Twitter : à gauche, parmi bien d’autres, Patrick Kanner (« une campagne qui fait honte à la démocratie et fait souffler un vent de populisme » ) ou le maire de Dijon François Rebsamen (« cette manœuvre grossière n'est pas digne du respect républicain entre opposants politiques » ) ; à droite, la députée Valérie Boyer parle d’une attaque « lamentable et lâche », Bruno Retailleau d’une « basse manœuvre politicienne ». Pour Valérie Pécresse, « clouer les maires au pilori est vraiment obscène ».
Du côté des autres associations d’élus, on ne décolère pas non plus. Villes de France a twitté dès vendredi : « Quand on connaît l'investissement des maires pour leurs territoires, l'énergie qu'ils mettent au service de leurs missions, le hashtag #BalanceTonMaire est aussi irrespectueux que méprisant ! ». Pour les maires ruraux, Vanik Berberian, président de l’AMRF, va dans le même sens : « La démarche de la majorité LaREM est scandaleuse. Reprocher aux maires de réagir à une décision unilatérale prise par l’État qui porte atteinte aux budgets communaux est inacceptable. »
On pouvait trouver aussi sur les réseaux sociaux, ce week-end, d’innombrables réactions d’élus de petites communes, souvent moins policées : « C’est vraiment la honte cette démarche. Ceux qui n’ont jamais administré de communes feraient mieux de se taire au lieu de dire des conneries », twitte par exemple « Petite-mairesse ». Arnaud Rousseau, maire de Trocy-en-Multien, a posté : « En tant que maire d’une petite commune rurale je suis blessé par #BalanceTonMaire. Au plus près des habitants qui mieux que le maire peut irriguer les racines de notre démocratie. Le parisianisme cynique a des limites, les jeux politiques également. »
La majorité temporise
Face à cette avalanche de réactions outrées, il semble que le gouvernement a choisi d’arrêter de jeter de l’huile sur le feu. Comme par miracle, dès vendredi après-midi, le flot de tweets signés de militants LaREM sur #BalanceTonMaire s’est arrêté d’un coup. Le secrétaire d'État Olivier Dussopt – ancien président de l’APVF – s’est désolidarisé de la démarche, affirmant ne partager ni « le hashtag ni la mise en cause ni la comparaison plus que douteuse que cela traduit ». La députée LaREM Amélie de Montchalin a dénoncé une démarche « totalement inadaptée » et récusé « toute chasse à l’homme ou chasse au maire ».
En revanche, c’est le silence radio du côté des responsables de La République en Marche, à commencer par le premier d’entre eux : Christophe Castaner, délégué général du parti, dont le nom circule beaucoup ces dernières heures pour le poste de ministre de l’Intérieur, brille par son silence sur cette affaire depuis vendredi.
C’est l’AMF qui a ouvert le bal, vendredi après-midi, avec un communiqué de presse qualifiant « d’inqualifiable et irresponsable » la campagne #BalanceTonMaire, campagne « déplorable », « dérapage insupportable (…) altérant la dignité du débat public » et « nourrissant les populismes ». L’AMF, pour qui cette initiative est vécue comme « une insulte personnelle » par les élus, demande « des excuses publiques ». Sur le fond, elle rappelle que la liberté des élus de choisir la façon dont ils financent leurs missions, sur leur territoire, est garantie par la Constitution, et qu’ils « rendront compte de leur gestion » devant les électeurs à la fin de leur mandat. Les 15 % de maires qui ont fait le choix d’augmenter la part communale de la TH « n’ont pas été motivés par des considérations de politique nationale, mais par la recherche de financements (…) dans un contexte de baisse de leurs moyens ». L’association déplore en conclusion que l’État « aggrave la crise de confiance déjà forte avec les territoires ».
Colère des élus
Le week-end a été émaillé par de très nombreuses prises de position publiques d’élus de gauche comme de droite, de grandes comme de petites communes. François Baroin, président de l’AMF, a appelé dans la presse à « faire cesser tout de suite cette insulte aux maires ». André Laignel et Philippe Laurent, toujours pour l’AMF, ont également fait part de leur indignation. Ce dernier a notamment relevé ce matin encore, sur Europe 1, que « si l’État faisait des cadeaux avec son propre argent et pas avec celui des autres, les choses seraient plus claires...»
D’autres élus locaux ou parlementaires ont exprimé leur colère sur Twitter : à gauche, parmi bien d’autres, Patrick Kanner (« une campagne qui fait honte à la démocratie et fait souffler un vent de populisme » ) ou le maire de Dijon François Rebsamen (« cette manœuvre grossière n'est pas digne du respect républicain entre opposants politiques » ) ; à droite, la députée Valérie Boyer parle d’une attaque « lamentable et lâche », Bruno Retailleau d’une « basse manœuvre politicienne ». Pour Valérie Pécresse, « clouer les maires au pilori est vraiment obscène ».
Du côté des autres associations d’élus, on ne décolère pas non plus. Villes de France a twitté dès vendredi : « Quand on connaît l'investissement des maires pour leurs territoires, l'énergie qu'ils mettent au service de leurs missions, le hashtag #BalanceTonMaire est aussi irrespectueux que méprisant ! ». Pour les maires ruraux, Vanik Berberian, président de l’AMRF, va dans le même sens : « La démarche de la majorité LaREM est scandaleuse. Reprocher aux maires de réagir à une décision unilatérale prise par l’État qui porte atteinte aux budgets communaux est inacceptable. »
On pouvait trouver aussi sur les réseaux sociaux, ce week-end, d’innombrables réactions d’élus de petites communes, souvent moins policées : « C’est vraiment la honte cette démarche. Ceux qui n’ont jamais administré de communes feraient mieux de se taire au lieu de dire des conneries », twitte par exemple « Petite-mairesse ». Arnaud Rousseau, maire de Trocy-en-Multien, a posté : « En tant que maire d’une petite commune rurale je suis blessé par #BalanceTonMaire. Au plus près des habitants qui mieux que le maire peut irriguer les racines de notre démocratie. Le parisianisme cynique a des limites, les jeux politiques également. »
La majorité temporise
Face à cette avalanche de réactions outrées, il semble que le gouvernement a choisi d’arrêter de jeter de l’huile sur le feu. Comme par miracle, dès vendredi après-midi, le flot de tweets signés de militants LaREM sur #BalanceTonMaire s’est arrêté d’un coup. Le secrétaire d'État Olivier Dussopt – ancien président de l’APVF – s’est désolidarisé de la démarche, affirmant ne partager ni « le hashtag ni la mise en cause ni la comparaison plus que douteuse que cela traduit ». La députée LaREM Amélie de Montchalin a dénoncé une démarche « totalement inadaptée » et récusé « toute chasse à l’homme ou chasse au maire ».
En revanche, c’est le silence radio du côté des responsables de La République en Marche, à commencer par le premier d’entre eux : Christophe Castaner, délégué général du parti, dont le nom circule beaucoup ces dernières heures pour le poste de ministre de l’Intérieur, brille par son silence sur cette affaire depuis vendredi.
Franck Lemarc
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