Feux de forêt : après un important incendie dans le Var, la vigilance est à nouveau de mise
Par Lucile Bonnin et AFP
Si le beau temps peine à arriver en France cette année, ce n’est malheureusement pas le cas des incendies. Un feu de forêt s'est déclenché hier dans l’après-midi dans le massif des Maures, dans le Var. Selon les informations de l’AFP, l'incendie s'est déclenché vers 15 heures dans la commune de Vidauban, « au niveau de la route départementale 48, dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, une zone historiquement frappée par des incendies l'été ». Au total, plus de 500 sapeurs-pompiers ont été mobilisés depuis hier.
Ce matin, alors que l’incendie a été attisé par le vent dans la soirée, on déplore 600 hectares de forêt ravagés par le feu. Selon les informations des médias locaux, le feu n'est toujours pas fixé ce mercredi matin mais s’est largement calmé.
Des territoires prédisposés
Après un mois de mars particulièrement pluvieux, les pluies d'avril et mai ont été inférieures à la normale dans le Var. En conséquence l'humidité des sols « est revenue à des valeurs proches de la normale » et « la mise en place d'un temps estival pourra entraîner une sécheresse superficielle des sols », expliquait la préfecture dans un point météo daté de fin mai. En août 2021, un feu avait dévasté 7 000 hectares dans l'arrière-pays de Saint-Tropez, faisant deux morts et entraînant l'évacuation de 10 000 personnes.
Le sud-est de la France est historiquement touché par d'importants incendies l'été. Les pompiers ont obtenu des résultats spectaculaires depuis 1990 en attaquant massivement les départs de feu, une stratégie qui pourrait connaître ses limites avec l'accélération du réchauffement climatique. Selon les données officielles, sur le pourtour méditerranéen français, on est passé de près de 32 500 hectares brûlés chaque année entre 1973 et 1982 en moyenne, à 12 700 sur la période 1993-2002, puis à 8 780 entre 2013 et 2022.
La Gironde est aussi un département fréquemment touché par les feux de forêt comme en 2022 où le mois de juillet enregistrait des incendies exceptionnels qui ont provoqué l'évacuation de 36 750 habitants et ravagé 20 800 hectares de forêt.
L’année dernière, pour « accompagner les communes pour une meilleure prise en compte du risque incendie dans leur politique d'aménagement et d'urbanisme », les services de l’État ont élaboré « une carte des zones à forte sensibilité aux feux de forêt » et qui avait également pour objectif d’aider les préfets à « prioriser l’élaboration des PPRif » (plans de prévention des risques d’incendies de forêt) (lire Maire info du 10 mai 2023). Pour le moment, aucune circulaire n’a été publiée en ce sens.
Météo des forêts
Un autre dispositif nouveau avait aussi été annoncé par le gouvernement l’année dernière : la « météo des forêts » . Objectif : « Informer les citoyens sur le risque de feux de forêt et de végétation afin qu’ils adoptent les bons comportements pour éviter les incendies et s’en protéger ». La météo des forêts donne concrètement une estimation à deux jours du risque incendie, en fonction de la pluviométrie, de la température, du vent, etc. À l’instar des cartes météo traditionnelles, des cartes indiquent le niveau de risque, de 1 à 4, pour chaque département. Les cartes sont actualisées quotidiennement à 17 h.
La semaine dernière, Météo France a annoncé le retour du dispositif « de juin à septembre 2024 » . Une évolution est à noter : étant donné que « certains départements ont une sensibilité aux feux très hétérogène, notamment ceux du pourtour méditerranéen au relief marqué » et que « les zones de plaine très sèches sont particulièrement sensibles » , Météo-France donnera davantage de poids aux zones sensibles aux feux dans ces départements.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Aménagement numérique des territoires : une année 2023 entre progrès et expectative
Pas assez actifs, trop sédentaires: les Français encore loin de la forme olympique
Communes particulièrement menacées par l'érosion du littoral : 75 communes ajoutées à la liste