Édition du mardi 13 avril 2004
Les représentants français au Parlement européen seront élus dans deux mois
Les Français vont élire dans deux mois, le 13 juin, leurs représentants au Parlement européen, lors d'un scrutin marqué par trois nouveautés : un nombre de sièges abaissé à 78, un découpage en huit circonscriptions et l'introduction de la parité.
Pour cette sixième élection depuis la loi instaurant en 1977 la désignation au suffrage universel des députés européens, la France, élargissement oblige, a dû renoncer à neuf sièges pour faire une place aux représentants de dix nouveaux Etats membres dans un Parlement qui devrait compter au maximum 732 élus.
Autre innovation : la loi du 6 juin 2000 sur la parité va s'appliquer pour la première fois aux élections européennes. Les partis politiques sont obligés de présenter des listes de candidats où alternent hommes et femmes.
En outre, la France est découpée en huit circonscriptions, dont une seule recouvre une région existante, l'Île-de-France, les autres regroupant de deux à cinq régions et la dernière l'ensemble de l'Outre-mer.
Chacune sera dotée d'un quota de députés européens proportionnel à sa population. Ce nombre de députés par super-région sera arrêté par décret dans la première semaine de mai, après l'entrée effective dans l'Union européenne des nouveaux pays membres. Il devrait varier de six, dans la circonscription Loire-Massif central, à 14 pour l'Île-de-France.
Enfin, selon la loi du 11 avril 2003, les partis politiques seront tenus de présenter un nombre de candidats double de celui des postes à pourvoir, contrairement à 1999 où il y avait autant de candidats que de sièges.
Ces élections, pour lesquelles les partis commencent à préparer leurs listes, interviendront deux mois et demi après la défaite électorale infligée à la droite qui a perdu la quasi-totalité des régions au bénéfice de la gauche.
La majorité va affronter ce scrutin avec plusieurs handicaps. D'abord, le maintien par le président Jacques Chirac de Jean-Pierre Raffarin à Matignon. Une décision qui, selon les sondages, n'a pas semblé plaire à une majorité de Français.
Le Premier ministre a assuré qu'"il gardait le cap des réformes" mais fait marche arrière sur plusieurs dossiers brûlants, suivant en cela les recommandations élyséennes. Il a ainsi cédé dans le bras de fer qui l'opposait aux chercheurs, plaidé pour la résolution "des tensions" avec les intermittents et promis des "améliorations" de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) pour les chômeurs en fin de droit.
La droite ne dispose que de quelques semaines pour retrouver énergie et crédibilité face à une gauche dopée par son succès.
L'UMP s'est prononcée contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, une position qui pourrait séduire une partie de l'électorat et que certains qualifient de "manuvre" électorale. L'Elysée a assuré que la position de la France était inchangée : elle attend le rapport de la Commission de Bruxelles sur l'ouverture éventuelle de négociations d'adhésion avec Ankara qui a obtenu, en 1999, le statut de pays candidat.
Sans s'opposer à son entrée, le premier secrétaire du PS François Hollande a jugé dimanche que "pour le moment les conditions d'adhésion ne sont pas réunies".
Il y a cinq ans, le scrutin européen avait été marqué par une forte abstention (53%) et une défaite de la droite qui n'avait recueilli que 28,87% des suffrages, contre 38,47% pour la gauche.
A droite, la liste de Nicolas Sarkozy avait obtenu 12,82% des voix, moins que celle de Charles Pasqua (13,05%). A gauche, la liste (PS-PRG-MDC) de François Hollande avait obtenu 21,95%, celle menée par les communistes 6,78% et les Verts près de 10%.</
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