Édition du lundi 2 septembre 2002
Equipements informatiques scolaires : les directeurs territoriaux de l'éducation expriment leur « malaise »
Les résultats dune enquête menée par lAssociation nationale des directeurs de léducation des villes de France (ANEV) et révélée la semaine dernière lors de lUniversité dété de la communication (Hourtin) montrent que les communes se sont engagées massivement dans des programmes déquipements informatiques de leurs écoles. Néanmoins, elles connaissent mal le financement de lEtat qui est à leur disposition pour équiper leurs écoles de matériel informatique. En outre, toujours selon cette enquête, les élus et leurs techniciens méconnaissent les orientations fixées par lEducation nationale, notamment en ce qui concerne des choix techniques et technologiques.
A ce sujet, Francis Oudot, président de lANEV, a exprimé « un malaise ». Evoquant le fossé existant entre les directives de lEducation nationale en matière de technologies d'information et de communication (TIC) à lécole et les applications au niveau des communes, il a estimé que « la communication des ministères natteint pas ses objectifs ». Il a aussi fait un sombre constat : «Dans les faits, le partenariat entre lEducation nationale et les communes est restreint. Il est seulement matériel et très ponctuel. Ce partenariat reste à construire et, sil ne se mettait pas en place, on risquerait daboutir à une rupture dans les politiques déquipements voire à un arrêt de ces politiques »
De son côté, Catherine Couteaux, directrice de léducation au conseil général de la Gironde, a souligné le respect exprimé par les départements envers les directives de lEtat. Elle a toutefois estimé que les départements devaient comprendre où vont leurs financements et évaluer limpact de leurs investissements avant de sengager dans une politique déquipement informatique pour un collège. Elle a également précisé que le souci du conseil général de la Gironde, depuis 1992, date à laquelle les investissements dans les TIC ont débuté, a toujours été de veiller à ne pas engendrer dinégalités entre établissements scolaires.
Pour Jean Rainaud, directeur de léducation au conseil régional dAquitaine, « il faut aller au-delà de la seule logique quantitative et dépasser la notion de ratio en soutenant massivement les projets de qualité ». Pour lui, tout le problème de lintroduction des TIC en milieu scolaire réside dans la relation entre lEtat et les collectivités. Il a ainsi souligné que la loi donne à lEtat une fonction pédagogique, avec lélaboration des programmes, et aux collectivités locales une fonction très technique, de mise en uvre et de fonctionnement. Or, cest ce clivage qui est responsable dun certain dysfonctionnement. « Il faut dépasser le partage des compétences et dialoguer. Les institutions, les établissements et les collectivités instaurent un rapport à trois difficile pour la mise en place des TIC à lécole, mais la collaboration est la solution car jusquà maintenant les collectivités nont pas disposé des informations nécessaires de lEtat ».
Enfin, Alain Costes, directeur de la technologie au ministère de la Jeunesse, de léducation nationale et de la recherche, a regretté « un certain vent de pessimisme ». Il a démontré par des chiffres une évolution positive des TIC dans les écoles.
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