Maire-info
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Édition du mercredi 29 mai 2019
Environnement

Une corrélation entre pollution de l'air et admissions aux urgences pour cause respiratoire

Le lien de cause à effet entre pollution de l’air et admissions aux urgences pour cause respiratoire est établi par l’Insee. Dans sa dernière étude, l’institut a comparé le taux de pollution de l’air attribuable au trafic automobile, lors d’une journée de grève dans les transports en commun, à celui d’une journée où ceux-ci fonctionnent normalement, et les motifs des admissions aux urgences dans ces deux situations. Résultat : « le jour de la perturbation, (…) les admissions aux urgences pour affections aiguës des voies respiratoires supérieures sont significativement plus nombreuses ».

Augmentation mécanique du trafic automobile un jour de grève
Pour arriver à cette conclusion, l’Insee est parti du constat suivant : « Quand une grève perturbe les transports en commun urbains, une partie de la population se tourne vers le transport automobile, ce qui accroît la pollution de l’air le jour même et les jours suivants ». D’ailleurs, les principales stations de comptage en périphérie immédiate des aires urbaines le constatent : « Le nombre de véhicules enregistrés est plus important lors du pic matinal de circulation (de 6 heures à 9 heures) qu’un autre jour ».
Le surcroît de pollution (particules fines) qui l’accompagne peut avoir à très court terme un effet néfaste sur la santé respiratoire. Ainsi, le lendemain de la grève, « les admissions aux urgences pour anomalies de la respiration sont plus nombreuses que d’accoutumée (+ 0,2 admission par million d’habitants) ».
À l’inverse, les contacts entre les personnes étant « moins fréquents »  un jour de grève (déplacements vers les lieux de travail moins nombreux, enfants moins présents dans les écoles ou les crèches, transports en commun moins fréquentés), la contagion ainsi que les admissions aux urgences pour pathologies virales seraient en baisse. « Ainsi, les deux jours suivant la grève, les admissions aux urgences pour grippes et pneumonies diminuent (-0,6 admission par million d’habitants, par rapport à 4,4 admissions par million d’habitants un jour « standard » ). » 

Un procès contre l’État et un rapport sur l’avenir du périphérique parisien
Cette étude de l’Insee fait écho au procès pour « carence fautive »  qui s’est ouvert hier contre l’État, au tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Anciennement domiciliées à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), à quelques encablures du périphérique parisien, une mère et sa fille de 16 ans, qui souffraient à l’époque de problèmes respiratoires réguliers (bronchites, asthme), accusent l’État de ne pas avoir suffisamment agi pour lutter contre la pollution de l’air. Une première en France. Contraintes depuis de s’installer à Orléans (Loiret), elles réclament 160 000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi.
Selon l’association Respire, contactée par l’AFP, une cinquantaine de personnes sont engagées depuis 2014 dans des actions similaires contre l’État à Paris, Lille (Nord), Lyon (Rhône) ou Grenoble (Isère) : en France, la pollution de l’air causerait la mort prématurée de 48 000 personnes chaque année.
De son côté, la maire de Paris, Anne Hidalgo, recevait, hier, le rapport de la mission sur l’avenir du périphérique (40 préconisations), composée essentiellement d’élus parisiens. « À terme, l’idée est de transformer cette autoroute urbaine en boulevard urbain apaisé », a affirmé la maire socialiste. Surprise : la limitation de la vitesse à 50 km/h pourrait être en vigueur avant les élections municipales de 2020. Anne Hidalgo est également favorable à la création d’une voie réservée au covoiturage et aux transports en commun, à la végétalisation du périphérique ainsi qu’à l’interdiction d’accès aux poids lourds en transit.
Ludovic Galtier
Accéder à l’étude de l’Insee.

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