Édition du vendredi 13 mars 2009
Un rapport préconise de confier aux collectivités locales «le rôle principal de la collecte des déchets d'équipements électriques et électroniques» (DEEE)
Dans leur rapport «TIC et Développement durable», les deux conseils généraux, lun de l'Environnement et du développement durable, lautre des Technologies de linformation, constatent que, «globalement, les TIC ont un apport positif pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (équivalents CO2). Toutefois, il est extrêmement difficile de quantifier avec précision cet apport. Selon les estimations, les TIC pourraient permettre déconomiser de 1 à 4 fois leurs propres émissions de gaz à effet de serre. En effet, cest lactivité économique dans son ensemble qui réduit ses émissions grâce aux TIC, avec plus particulièrement des gains probants à venir dans les secteurs du transport et du bâtiment.»
Selon le rapport, lestimation de la consommation électrique liée aux TIC est plus précise. En France, cette consommation est comprise entre 55 et 60 TWh par an, soit 13,5% de la consommation délectricité par les applications finales. Cette consommation augmente à un rythme soutenu, denviron 10% par an sur les dix dernières années. Les perspectives proches, notamment larrivée de la Télévision numérique terrestre (TNT) et de la Haute définition (HD), ne permettent pas despérer un quelconque ralentissement de cette consommation à court terme.
Dans les industries de linformatique et de laudiovisuel, les opérateurs ont un rôle important, et ce même sils ne sont a priori pas concernés par la consommation délectricité générée par leurs services et équipements chez leurs clients.
Le rapport constate aussi que la consommation énergétique est «loin dêtre optimisée». Les exemples de surconsommation dénergie sont nombreux: la chaleur dissipée par les centres de données nest pas récupérée, les boîtiers dinterface des opérateurs ne disposent pas de mode de fonctionnement en «veille», les nouveaux écrans plats de télévision sont de plus en plus énergivores, etc., et il nexiste actuellement pas ou très peu de systèmes dincitations à lefficacité énergétique. La consommation énergétique due aux TIC recèle ainsi des potentiels de réduction importants.
Enfin, la filière de récupération et de traitement des déchets nest pas au niveau defficacité voulu. Par rapport à ses grands voisins européens, la France serait 2 à 4 fois moins efficace dans ce domaine. Des questions importantes demeurent sans réponse, concernant notamment la situation présente mais également future.
La mission estime nécessaire de repenser lensemble de lorganisation de récupération et de traitement des déchets (DEEE: déchets déquipements électroniques et électriques), et cela notamment dans la perspective du réexamen prévu en 2011 du système fondé sur léco-participation.
Une mission multiservice dinspection devrait être chargée de préconiser la refonte de lorganisation actuelle et les bases de lorganisation future. Lorganisation de la filière dite professionnelle devrait notamment être précisée et organisée de façon plus efficace. Lobjectif, ambitieux, devrait consister à atteindre la moyenne européenne de collecte de déchets liés aux TIC dici 2012, ce qui signifie quadrupler le taux observé à ce jour.
Les rapporteurs recommandent de confier aux collectivités locales «le rôle principal de la collecte des déchets déquipements électriques et électroniques (DEEE), comme pour les autres déchets ménagers».
Pour télécharger le rapport (PDF, 718 Ko), voir lien ci-dessous.
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