Édition du jeudi 17 janvier 2008
Naufrage de l'Erika: 192 millions d'euros de dommages et intérêts dus par Total, l'armateur, le gestionnaire et Rina
Après une procédure judiciaire qui aura duré près d'un an, le tribunal correctionnel de Paris a condamné, mercredi 16 janvier, le pétrolier Total à une amende de 375.000 euro pour «faute d'imprudence caractérisée» et a, pour la première fois en France, reconnu l'existence d'un préjudice «résultant de l'atteinte portée à l'environnement», mais il en a toutefois strictement limité les bénéficiaires. Selon le jugement, «Les collectivités territoriales qui reçoivent de la loi une compétence spéciale en matière denvironnement leur conférant une responsabilité particulière pour la protection, la gestion et la conservation dun territoire, peuvent demander réparation dune atteinte causée à lenvironnement sur ce territoire».
En conséquence, le tribunal exclut les régions des bénéficiaires, en considérant que quelles «ne se prévalent que des missions dintérêt général relatives au classement des réserves naturelles régionales, à la gestion adaptée des milieux naturels et des paysages, à lexercice de leurs compétences en matière touristique. Leur demande présentée au titre du préjudice né dune atteinte à lenvironnement doit être écartée».
Il exclut aussi les communes, en considérant que celles-ci ne se sont pas vues attribuer «une compétence spéciale en matière denvironnement leur conférant une responsabilité particulière dans la protection, la gestion et la conservation dun territoire, et leur ouvrant ainsi une action en réparation dun préjudice résultant dune atteinte à lenvironnement».
En revanche, sagissant des départements, le tribunal relève que ceux qui peuvent se prévaloir dune «mission de protection, de gestion et de sauvegarde des espaces naturels sensibles» ont la possibilité de se voir reconnaître un «droit à réparation du préjudice résultant de latteinte à lenvironnement», mais que celle-ci est subordonnée à «la démonstration dune atteinte effective des espaces naturels sensibles».
Parmi les associations, indemnisées notamment au titre du préjudice «d'atteinte à l'environnement» pour la première fois reconnue en France, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) touchera quelque 680.000 euros. WWF-France et Greenpeace-France toucheront chacun 33.000 euros.
Le juge a, en outre, demandé à l'ensemble des coupables de verser solidairement 192 millions d'euros de dommages et intérêts aux cent une parties civiles dans l'affaire. Cette somme est répartie entre l'Etat (qui recevra près de 153 millions d'euros) et les collectivités territoriales:
- région Bretagne: 2,57 millions deuros,
- région Pays-de-la-Loire: environ 2 millions deuros,
- région Poitou-Charentes: 1 million deuros,
- département du Finistère: 1,3 millions deuros,
- département du Morbihan: 2,1 millions deuros,
- département de la Loire-Atlantique: 5,3 millions deuros,
- département de la Vendée: 1,1 millions deuros).
Les commune suivantes figurent au rang des communes indemnisées: Quimper, Le Guilvinec, Lorient, Quiberon, La Baule, Le Croisic, Guérande ou encore les îles d'Houat et de Noirmoutier.
Cent une parties civiles réclamaient un total d'un milliard d'euros de dommages et intérêts, mais les demandes de nombreuses organisations et associations ont été déclarées irrecevables.c=ht
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Le gouvernement devrait dégager un milliard pour les banlieues
Retrouver une édition
Accéder au site