Édition du vendredi 9 mars 2007
20% d'énergies renouvelables: l'exécutif européen proposera à chaque Etat membre un chiffre à atteindre compte tenu de ses particularités géographiques
Les participants au sommet de l'Union européenne de Bruxelles se sont mis d'accord ce vendredi matin dans leur projet de communiqué final sur un objectif contraignant de 20% d'énergies renouvelables en 2020, tout en prévoyant une certaine souplesse pour ce qui est de la répartition des efforts à fournir par chaque pays.
L'UE se fixera pour objectif de réduire de 20% au moins en 2020 par rapport à son niveau de 1990 la production de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Elle ira jusqu'à 30% si les pays industrialisés font de même.
Elle rendra également obligatoire à cet horizon l'incorporation d'au moins 10% de biocarburants dans les carburants utilisés par les automobiles.
L'adoption d'un accord final nécessitera néanmoins des engagements de solidarité envers les pays, notamment de l'Est ou peu gâtés par la nature, qui demandent l'aide de leurs partenaires.
Jacques Chirac a donné dès le début du sommet le signal d'un compromis afin de permettre la conclusion d'un accord européen global sur la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que la France s'y refusait jusqu'à présent, il a accepté dans son intervention de fixer un objectif contraignant, le but recherché par Angela Merkel, pour peu qu'on tienne compte des spécificités nationales - le nucléaire pour la France. «J'approuve la fixation d'un objectif contraignant européen pour les énergies renouvelables», a-t-il déclaré en rappelant que la France était le premier producteur européen de ces énergies, même si, en pourcentage, elle est loin du Danemark.
Le président français a admis qu'il aurait préféré fixer un objectif global «plus cohérent» pour les énergies «faiblement carbonées» produisant peu de CO2, ce qui inclut le nucléaire et les énergies comme la biomasse, le solaire ou l'éolien. Mais il s'est dit prêt à accepter sous conditions la demande des pays de l'UE qui privilégient l'énergie renouvelable. «A tout le moins, la répartition de l'effort sur les renouvelables doit tenir compte de la place des autres énergies faiblement carbonées - nucléaire et charbon propre - dans nos choix énergétiques nationaux», a-t-il demandé en échange.
L'énergie nucléaire représente 70% de la production d'électricité française et constitue un choix stratégique.
La Commission européenne a abondé dans le même sens. «Quand nous disons 20%, cela ne signifie pas 20% pour chaque pays», a expliqué son président José Manuel Barroso. «Chaque pays est différent, tous les pays ont des points de départ différents, des conditions différentes.» C'est donc l'exécutif européen qui proposerait à chaque Etat membre un chiffre à atteindre compte tenu de ses particularités géographiques afin de respecter l'objectif global.
Selon des diplomates, seuls cinq pays ont émis jeudi des réserves sur la fixation d'une obligation européenne, mais il s'agirait d'une manoeuvre tactique pour obtenir des aides. Les autres pays, dont l'Allemagne, ont également accepté de différencier la situation selon les pays et de laisser les pays «nucléaires» consentir un effort moindre, alors que jusqu'à présent ils voulaient partager le fardeau équitablement.<scri
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