Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 22 avril 2003
Environnement

20 % de l'azote contenu dans les engrais restent dans le sol, selon une étude du ministère de l'Agriculure

L'agriculture française consomme trop d'engrais. Sur près de quatre millions de tonnes d'azote répandues pour fertiliser les terres en 2001, près de 20% n'ont pas été consommés par les cultures et sont restés dans le sol, contribuant à la pollution des nappes d'eau potable et des côtes par les nitrates, selon une étude publiée par le ministère de l'Agriculture. L'azote, qui est apporté par l'intermédiaire des engrais minéraux ou des déjections animales épandues pour améliorer la croissance des cultures, reste dans le sol s'il n'est pas consommé par les plantes. Il se transforme ensuite en nitrates qui ruissellent et polluent les nappes phréatiques, ou contribuent à l'invasion du littoral par les algues vertes. Les régions de l'Ouest et du Nord sont les plus touchées par cet excès d'azote, relève Agreste, l'organisme chargé des statistiques au sein du ministère de l'Agriculture, dans une étude parue dans le numéro d'avril de sa publication "Agreste Primeur". Seules les régions du Massif Central, des Alpes ou du pourtour méditerranéen, où l'agriculture est moins intensive, rejettent peu de nitrates dans le sol. En Bretagne, où sont concentrés de nombreux élevages intensifs de porc et de volaille, le déséquilibre entre les quantités d'engrais apportées - notamment par l'épandage des effluents animaux - et celles effectivement consommées par les cultures est très important. A la fin de l'année 2001, 35 000 tonnes d'azote sont restées dans le sol dans les Côtes d'Armor, 29 000 dans le Finistère et 23 000 dans le Morbihan, soit près d'un tiers des quantités apportées par les agriculteurs. Les excédents sont également élevés dans les grandes plaines du centre de la France, où l'on cultive essentiellement des céréales sur de grandes exploitations intensives. Dans l'Yonne et le Loiret, plus du tiers de l'azote utilisé par les agriculteurs n'a pas été consommé par les plantes. Reste, observe Agreste, que certaines techniques permettant de limiter la fuite de l'azote dans l'environnement sont encore peu répandues. Les "pièges à azote", qui sont constitués de plantes fortement consommatrices d'azote cultivées spécialement pour absorber les engrais en excédent, ne concernent qu'à peine 1 % des superficies.c=

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