Édition du lundi 9 novembre 2009
Distribution d'eau: certaines grandes villes accuseraient des fuites en grande quantité, selon une enquête du "Journal du dimanche"
Les pertes des réseaux de distribution d'eau connaîtraient de très importants écarts entre villes et atteignent jusqu'à 41% à Nîmes, selon une enquête du "Journal du dimanche" (8/11).
A l'échelle du pays, «selon de récents calculs du ministère de lEcologie, 1 litre sur 4 disparaît dans une fuite ou une rupture de canalisation, écrit le journal. Ce taux de 25% est nouveau. Danciens rapports évoquaient plutôt 20%, statistique retenue jusquici comme moyenne par les compagnies privées deau et les régies. (...) Le coût pour les Français est ainsi évalué à plus de 2 milliards deuros.»
Après avoir consulté les rapports annuels sur les prix et la qualité de l'eau des 57 plus grandes villes françaises, le journal dominical a dressé une carte des 20 villes françaises qui enregistreraient le plus de fuites: après Nîmes, la deuxième place reviendrait à Avignon avec 35,5% de l'eau produite qui n'arriverait pas chez les usagers, devant Rouen (31,7%), Amiens (28,7%) et Toulon (26,7%).
Le meilleur élève serait Paris, avec seulement 3,5% d'eau gaspillée, un résultat dû, selon le quotidien dominical, à «l'oeuvre du préfet Haussmann, qui a développé les galeries souterraines au XIXe siècle». Arriverait derrière Rennes, avec 5% de pertes, qui serait suivie par Reims et Tours (10%), puis Limoges (11,7%).
Les compagnies privées de distribution Veolia Eau et Lyonnaise des Eaux (Suez), qui alimentent les deux tiers des grandes villes, «renvoient la responsabilité aux élus locaux», selon "Le JDD". Elles estiment que les réseaux français sont «en meilleur état qu'ailleurs», affirme Veolia ou que leur rendement se situe «dans la moyenne européenne», selon Suez.
Interrogée par le journal, Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, déclare: «Quand vous apprenez que les pertes représentent en moyenne 25% de l'eau mise en distribution en France, c'est souvent difficile à croire». «Remplacer une canalisation coûte plus cher que de colmater une jointure, ce qui n'engage pas à faire les travaux nécessaires, hélas», regrette-t-elle.
«Les collectivités ont l'obligation par la loi de rechercher les fuites, rappelle-t-elle. Nous prévoyons de leur demander de ramener leur taux de perte à 15%, voire moins dans les zones urbaines denses», déclare la secrétaire d'Etat.
Pour lire les résultats de lenquête sur le site du "Journal du dimanche", voir lien ci-dessous.
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