Édition du vendredi 10 décembre 2010
Entre 2004 et 2008, une étude note la baisse de la consommation domestique d'eau, l'augmentation de la gestion en régie et la réduction des écarts de prix entre régie et délégation
Baisse de la consommation domestique deau, augmentation de la gestion en régie, réduction des écarts de prix entre régie et délégation: telles sont les principales inflexions de tendance observées dans les services deau et dassainissement entre 2004 et 2008, selon la dernière parution du Commissariat général au développement durable (1).
Lenquête 2008 auprès des communes sur les services publics deau et dassainissement montre «que les communes se regroupent toujours davantage dans le cadre de lintercommunalité pour assurer ces services, et de manière plus marquée pour lassainissement que pour lalimentation en eau potable». Selon les résultats de cette enquête, «parmi les 36.664 communes (métropole et Dom) ayant un service deau potable, 74,5% lassurent, totalement ou partiellement via un service intercommunal, contre 72,7% en 2004, elles desservent 69% de la population. 47,5% des communes gèrent le service deau potable en régie contre 45,4% en 2004», elles sont majoritairement de petites communes de moins de 3 ;500 habitants, ne couvrant que 30 % de la population». Au total, «72% de la population disposant dun service dassainissement collectif lont en organisation intercommunale ou mixte. 48% ont un service géré en régie».
Lanalyse montre que «le tarif moyen du m3 deau pour une consommation annuelle de 120 m3 sélève à 3,39 euros/m3 (métropole et Dom) en 2008 dans les communes pourvues dun assainissement collectif. Il se décompose en 1,51 euros le m3 pour leau potable, 1,35 euros pour lassainissement, le reste (0,53 euros) constituant les redevances (principalement redevances pollution, modernisation des réseaux de collecte, prélèvement sur la ressource en eau). De 2004 à 2008, le prix moyen augmente de 3,3% par an, plus rapidement que la hausse de 1,9% par an de lindice des prix à la consommation de lensemble des ménages».
La hausse la plus sensible en valeur «concerne le prix de lassainissement (+3,7% par an entre 2004 et 2008): en incluant les redevances au sein de chacune des composantes, la part de lassainissement (53% en 2008) dans le prix de leau dépasse à présent celle de leau potable». Cette évolution peut «refléter lamortissement des coûts de mise aux normes progressive des stations dépuration selon la législation européenne et lextension de lassainissement collectif», soulignent les auteurs de létude.
De plus, «les départements de la Réunion, la Guyane, les Alpes-de-Haute-Provence, lAin, le Cantal et le Jura présentent un prix inférieur en moyenne à 2,50 euros par m3, tandis que les prix supérieurs à 4 euros par m3 se trouvent en Seine-et-Marne, dans les départements bretons, la Manche, en Vendée, ainsi quen Guadeloupe et Martinique».
Parallèlement, les tarifs pratiqués dans une gestion en régie restent inférieurs à ceux pratiqués en délégation. «Mais les opérateurs privés sont plus souvent confrontés à des conditions techniques dexploitation particulières relatives à la densité du réseau, lorigine de leau, le niveau de traitement de potabilisation et de traitement des eaux usées», précise le commissariat général, qui note aussi «que lécart observé est moindre en 2008 (57 ceuros/m3) quen 2004 (67 ceuros/m3), conséquence dune hausse des prix plus rapide dans les services gérés en régie que dans ceux en délégation». «Cet écart régie/délégation se resserre dans lintercommunalité, passant de 44 à 25 ceuros/m3, tandis quil se maintient en organisation communale (environ 75 ceuros/m3).»
(1) "Le point sur" n° 67, décembre 2010.
Pour accéder à la publication, utiliser le lien ci-dessous.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2