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Édition du lundi 18 novembre 2019
Emploi

Réduction des contrats aidés : en 2018, les jeunes peu qualifiés ont été principalement touchés

Les jeunes peu qualifiés ont été la catégorie la plus touchée par la diminution du nombre de contrats aidés, engagée par la majorité dès 2017. C’est l’un des enseignements de la dernière étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) sur le sujet et parue vendredi. 

« Forte baisse »  de plus de 54 % en 2018
Globalement, le service statistiques du ministère du Travail constate une « forte baisse »  du nombre de contrats aidés - subventionnés par l’État et dont l’objectif est de favoriser l’embauche et l’accompagnement dans l’emploi –  qui a chuté de 54,4 % en 2018, après une première baisse de 36 % amorcée lors du second semestre 2017. En effet, en 2018, ce sont 133 900 contrats aidés (dont 43 % de renouvellement) qui ont débuté alors qu’ils étaient 293 500 en 2017 et 459 300 en 2016. « L’enveloppe de 200 000 contrats votée en loi de finances 2018, plus faible qu’en 2017 et abaissée à 168 000 en cours d’année, n’a pourtant pas été entièrement consommée », remarque la Dares qui précise également que ces derniers sont désormais « moins longs et plus souvent à temps partiel ».
À noter que ces contrats sont principalement des « parcours emploi compétences »  (PEC) qui remplacent les contrats aidés préexistants. Ceux-ci sont venus se substituer aux contrats uniques d’insertion du secteur non marchand et sont assortis d’exigences renforcées en matière d’accompagnement et de formation, couplés d’une aide financière de l’État moins importante (correspondant à 50 % du Smic brut, contre 70 % pour un CUI-CAE).

Des recrutements en baisse dans le bloc communal
Sans surprise, les associations restaient toujours le premier recruteur de contrats aidés avec 39 % des recrutements, en légère hausse de 1,3 % par rapport à 2017. En revanche, la part des communes et des intercommunalités a baissé de 2,8 points pour s’établir à 18 %, derrière les établissements publics d’enseignement (28 %).
Reste que 59 % des embauches en PEC l’ont été dans les métiers des services à la personne et à la collectivité, en hausse de 5,9 points sur un an. « Cette évolution est due à l’augmentation de la part de l’Éducation nationale parmi les employeurs [qui a] recentré ses recrutements sur les métiers d’assistance auprès d’enfants », note l’auteur de l’étude.

Des contrats ciblant davantage les seniors et bénéficiaires des minimas sociaux
Dans le détail, l’auteur de l’étude observe que la fin des emplois d’avenir – un dispositif quasi exclusivement ciblé sur les jeunes peu diplômés – a entraîné une « forte baisse »  de la part des jeunes peu qualifiés dans les publics ciblés par les contrats aidés entre 2017 et 2018. 
Après une première baisse des recrutements des jeunes de moins de 26 ans de 5,2 points en 2017, ceux-ci ont connu une deuxième réduction de 9 % en 2018. Ainsi, seulement 16 % des recrutements concernaient, à cette date, les personnes de moins de 26 ans, contre 25 % en 2017 et 30 % en 2016. Et cette diminution concerne plus particulièrement les jeunes peu diplômés, dont la part a diminué de moitié entre 2017 et 2018, passant de 14 % à 7 %.
« Le ciblage des contrats aidés s’effectue désormais moins souvent en faveur des jeunes et plus souvent en direction des seniors, des bénéficiaires de minima sociaux et des personnes inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an », indique la Dares. En parallèle, la part des personnes vivant dans les zones prioritaires et dans les Départements et régions d’outre-mer (Drom) a progressé. 

« Effet négatif sur l’emploi à court terme » 
Selon la Dares, « les engagements à réaliser certains types de formation ont progressé avec la mise en place des PEC ». Ainsi, pour 14 % des PEC, les employeurs affichent l'intention de faire suivre à leur bénéficiaire une formation qualifiante quand cela ne concernait que 8 % des contrats débutés en 2017.
À court terme, la Dares juge que cette réduction des emplois aidés a « un effet négatif sur l’emploi »  car « une part plus ou moins importante des embauches n'aurait pas eu lieu sans l'aide de l'État ». Elle aurait notamment entraîné une hausse du nombre de demandeurs d’emploi de 69 000 en 2018.


A.W.

Télécharger l’étude.
 

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