Édition du mardi 16 décembre 2014
Manuel Valls ne veut pas que les régions prennent la main sur les politiques de l'emploi
Manuel Valls a défendu hier le maintien de la politique de l'emploi dans le giron de l'État dans le cadre de la réforme territoriale, recadrant ainsi son secrétaire d'Etat, André Vallini, qui s'était dit ouvert à un transfert. Le gouvernement souhaite améliorer la concertation avec les régions, avec des réunions « très régulières » pour « mieux travailler sur les politiques économiques, de formation, d'emploi ou d'apprentissage », a expliqué le Premier ministre dans un discours prononcé au conseil régional de Bourgogne, à Dijon. Mais « l'emploi doit rester de la prérogative de l'État, nous en parlons souvent avec le ministre du Travail », a ajouté le Premier ministre, qui effectuait son déplacement avec François Rebsamen.
Dans une interview à l'agence AEF la semaine dernière, le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale André Vallini avait jugé « qu'il y aurait une vraie cohérence à donner aux régions tout ce qui concerne l’emploi ». André Vallini avait notamment évoqué, « à titre expérimental, pour les régions volontaires », des mises à disposition de personnels de Pôle emploi.
Un transfert de compétences défendu par le président de l'Association des régions de France, Alain Rousset, et par la majorité sénatoriale qui a amendé le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) en ce sens. En commission des lois, les sénateurs ont ainsi prévu de conférer de nouvelles responsabilités à la région en matière d’emploi en lui octroyant notamment la coordination sur son territoire des actions des intervenants du service public de l’emploi et en lui confiant, à elle seule, la présidence, aujourd’hui partagée par le préfet de région, du comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles. Les sénateurs ont aussi prévu que la région signerait seule les conventions régionales avec les intervenants du service public de l’emploi.
Un scénario qui ne plaît visiblement pas au Premier ministre, qui avait déjà appelé samedi, lors d'un déplacement à Evry, à « veiller à ne pas déstabiliser un système qu'il faut d'abord faire mieux fonctionner au plus près du terrain », jugeant qu'il n'y avait « pas besoin de transfert de compétence » en matière d'emploi.
Lors de l'audition par la commission des lois du Sénat, début décembre, d’André Vallini et de la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, sur ce projet de loi NOTRe, le président de cette commission, Philippe Bas, avait affirmé « qu'on ne comprendrait pas » qu'on accroisse les attributions des régions sans « qu'elles n'aient aucune responsabilité nouvelle dans la lutte contre le chômage et la reconversion des bassins d'emploi en difficulté ».
« Si on donne aux régions le développement économique et la formation professionnelle, il manque un pied à la table : l'emploi », avait aussi affirmé le rapporteur du texte, René Vandierendonck.
Dans une tribune parue hier dans le quotidien Les Echos, et consignée notamment par Hervé Chapron, ex-directeur général adjoint de Pôle Emploi, Alain Rousset rappelle que Manuel Valls s'était prononcé le 28 octobre devant le sénat pour « un droit à l'expérimentation » des régions en la matière, qu’Alain Rousset qualifie « d'opportunité historique ».
Dans leur tribune, Alain Rousset et Hervé Chapron - ainsi qu'un ex-responsable syndical FO, Jean-Claude Mallet, et un chef d'entreprise, Thierry Schifano - regrettent que « le pilotage du service public de l'emploi » soit « aujourd'hui dissocié des politiques de développement économique ». « Notre système d'accompagnement vers l'emploi est à bout de souffle », affirment-ils, estimant que les demandeurs d'emploi sont actuellement « rejetés tels des nomades de service en service, pour finir dans le bureau de l'élu local ». (Avec AFP)
Dans une interview à l'agence AEF la semaine dernière, le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale André Vallini avait jugé « qu'il y aurait une vraie cohérence à donner aux régions tout ce qui concerne l’emploi ». André Vallini avait notamment évoqué, « à titre expérimental, pour les régions volontaires », des mises à disposition de personnels de Pôle emploi.
Un transfert de compétences défendu par le président de l'Association des régions de France, Alain Rousset, et par la majorité sénatoriale qui a amendé le projet de loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) en ce sens. En commission des lois, les sénateurs ont ainsi prévu de conférer de nouvelles responsabilités à la région en matière d’emploi en lui octroyant notamment la coordination sur son territoire des actions des intervenants du service public de l’emploi et en lui confiant, à elle seule, la présidence, aujourd’hui partagée par le préfet de région, du comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles. Les sénateurs ont aussi prévu que la région signerait seule les conventions régionales avec les intervenants du service public de l’emploi.
Un scénario qui ne plaît visiblement pas au Premier ministre, qui avait déjà appelé samedi, lors d'un déplacement à Evry, à « veiller à ne pas déstabiliser un système qu'il faut d'abord faire mieux fonctionner au plus près du terrain », jugeant qu'il n'y avait « pas besoin de transfert de compétence » en matière d'emploi.
Lors de l'audition par la commission des lois du Sénat, début décembre, d’André Vallini et de la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, sur ce projet de loi NOTRe, le président de cette commission, Philippe Bas, avait affirmé « qu'on ne comprendrait pas » qu'on accroisse les attributions des régions sans « qu'elles n'aient aucune responsabilité nouvelle dans la lutte contre le chômage et la reconversion des bassins d'emploi en difficulté ».
« Si on donne aux régions le développement économique et la formation professionnelle, il manque un pied à la table : l'emploi », avait aussi affirmé le rapporteur du texte, René Vandierendonck.
Dans une tribune parue hier dans le quotidien Les Echos, et consignée notamment par Hervé Chapron, ex-directeur général adjoint de Pôle Emploi, Alain Rousset rappelle que Manuel Valls s'était prononcé le 28 octobre devant le sénat pour « un droit à l'expérimentation » des régions en la matière, qu’Alain Rousset qualifie « d'opportunité historique ».
Dans leur tribune, Alain Rousset et Hervé Chapron - ainsi qu'un ex-responsable syndical FO, Jean-Claude Mallet, et un chef d'entreprise, Thierry Schifano - regrettent que « le pilotage du service public de l'emploi » soit « aujourd'hui dissocié des politiques de développement économique ». « Notre système d'accompagnement vers l'emploi est à bout de souffle », affirment-ils, estimant que les demandeurs d'emploi sont actuellement « rejetés tels des nomades de service en service, pour finir dans le bureau de l'élu local ». (Avec AFP)
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