Les services et le commerce en tête des créations d'emploi en France

Assistantes maternelles et femmes de ménage, infirmiers et aides-soignants, caissiers et employés de libre-service comptent parmi les professions qui ont créé le plus d'emplois en France entre 1990 et 1999, période étudiée par l'INSEE grâce au dernier recensement en date. La croissance de ces métiers des services et du commerce, principalement exercés par des femmes, se traduit notamment par l'occupation de 45% des emplois par ces dernières, contre 42% en 1990, souligne l'INSEE dans ses conclusions publiées ce jeudi. Mais ce dynamisme, qui se traduit par la création en métropole de 81 000 emplois par an en moyenne, ne se retrouve pas partout. Si les fonctions commerciales se développent en entreprise (+175 000 emplois intermédiaires - assistants marketing, attachés commerciaux et représentants) et si l'informatisation se poursuit (avec la création de 120 000 postes d'ingénieurs en neuf ans), parallèlement la bureautique et les systèmes automatisés de production ont précipité le déclin de l'emploi peu qualifié dans les services administratifs et la production industrielle. Par ailleurs, la population active est de plus en plus diplômée : un actif sur quatre possède au moins un diplôme de niveau baccalauréat + 2, contre seulement un sur six en 1990, bien que les difficultés du marché entre 1993 et 1997 aient freiné l'entrée des jeunes et amené des diplômés à se déqualifier. Ils ont en effet remplacé des aînés moins diplômés, 2,4 millions de personnes possédant au plus le BEPC (brevet d'études du premier cycle, 16 ans) ayant quitté la population active. L'INSEE souligne également une arrivée importante de jeunes diplômés fortement qualifiés dans l'informatique (+ 50 000), les télécommunications (+ 17 000) ou la construction automobile (+ 20 000). L'un des faits marquants est sans doute l'explosion de l'aide à domicile, de la restauration et des loisirs. Le nombre des employés des services directs aux particuliers a progressé de 45%, avec notamment 360 000 assistantes maternelles supplémentaires, et l'hôtellerie et la restauration ont créé 60 000 emplois nouveaux. Quant à la démocratisation des pratiques culturelles, elle a indéniablement profité aux professions artistiques, notamment à la danse et au théâtre qui ont vu leurs effectifs doubler, avec 60 000 professeurs de plus qu'en 1990. De même dans l'animation socioculturelle et l'encadrement sportif où on a créé 75 000 emplois. En revanche, la situation de l'agriculture ne s'améliore pas. Le nombre des agriculteurs (1,525 million en 1999) a diminué de 38% en neuf ans pendant que la profession poursuivait sa concentration (sept fois moins de petits exploitants qu'en 1990) et que près de 60% des exploitations disparaissaient, au premier rang desquelles celles d'agriculture générale ou sans orientation dominante. A l'inverse, les grandes exploitations spécialisées dans l'élevage, la viticulture et l'arboriculture fruitière sont de plus en plus nombreuses (une exploitation sur cinq, soit +28%). Cela s'accompagne de créations de postes de techniciens d'étude (+7000) et d'ouvriers qualifiés (+27 000) dans les domaines agricole et agroalimentaire. Mauvaise passe aussi pour l'artisanat et le commerce traditionnel, qui voient se poursuivre la restructuration amorcée dans les années 1980, particulièrement pour les petites entreprises de maçonnerie (-17%), de menuiserie (-19%) et de peinture (-21%). La grande distribution pèse toujours autant sur le petit commerce, entraînant la fermeture de boutiques d'habillement (-39%), le bricolage (-54%) et d'ameublement (-5%), soit 80 000 commerçants de moins qu'en 1990. Globalement, l'INSEE relève une progression du nombre d'actifs dans les professions intermédiaires (+19%) et chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (+16%) ainsi que chez les employés (+13%), mais un recul pour les ouvriers (-10%), les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (-13%) et surtout les agriculteurs (-38%). c=http://

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