Édition du mercredi 13 décembre 2017
Les missions locales réclament des conférences des financeurs
Réunis deux jours à Bordeaux, les 11 et 12 décembre, les élus et directeurs de missions locales ont reçu le soutien de la ministre du Travail, venue échanger lundi en fin d'après midi avec des jeunes en service civique. Interrogée par les jeunes sur « la fin des emplois aidés », Muriel Pénicaud a une fois encore justifié leur diminution et mis en avant le Plan investissement compétences qui va se mettre en oeuvre l'an prochain ainsi que la réforme de l'apprentissage : « Seuls 7 % des jeunes ont la chance d'y accéder quand c'est au moins le double dans les pays voisins avec 70% de sorties vers l'emploi assurées », a défendu la ministre, qui compte sur une adoption du projet de loi sur l'apprentissage « avant juillet 2018 ».
Cela n'empêche pas le président de l'Union nationale des missions locales (UNML), Jean-Patrick Gille, d'être « déçu du choix du gouvernement de mettre fin aux emplois d'avenir », comme il l'a expliqué à Maire info : « Nous avons eu de bons résultats avec ce dispositif qui assurait aux jeunes un revenu, un accompagnement renforcé et individualisé, ainsi qu'une formation ». Il espère justement que le cadre des futurs emplois aidés, tel qu'il doit être redéfini par la mission Borello, « s'inspirera de cela ». La ministre a redit attendre les résultats de cette mission pour « la fin du mois ».
La ministre et l'UNML se rejoignent en revanche sans équivoque sur le bon point décerné à la garantie jeunes. 75 000 en bénéficient actuellement, « sans doute 85 000 d'ici la fin de l'année, et pour 2018, je veux aller plus loin », a dit la ministre, rappelant que l'objectif de 100 000 garanties jeunes avait été prévu dans le budget pour l'an prochain. « Mais s'il y en a plus, on suivra », a t-elle lancé à une salle visiblement satisfaite de cet engagement. La ministre a toutefois mis en garde les missions locales contre le risque de « s'enfermer comme gestionnaires de dispositifs ». La généralisation de la garantie jeunes en 2018 sera « un gros défi », selon le nouveau délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté, Olivier Noblecourt, intervenu lors d'une table ronde, car sa généralisation ne doit pas faire perdre de vue le « public cible », les 800 000 jeunes ni en emploi ni en formation.
Lors de leur assemblée générale, les missions locales ont pris plusieurs résolutions. Dont celle d'aboutir à l'élaboration d'un cadre de référence commun. Un cadre dont elles ont su se passer depuis leur création. « C'est bien que 35 ans après leur naissance les missions locales posent ce socle », réagit Jean-Patrick Gille, car ce cadre va « définir leurs missions de base, la gouvernance associative, le projet partenarial et l'offre de service aux jeunes, au monde économique et aux territoires ». Il faut sans doute aussi voir dans cette résolution une posture défensive de la part des missions locales, alors que la loi Notre a ouvert aux régions la possibilité de piloter les opérateurs du service public de l'emploi, ce qui inclut les missions locales.
Autre résolution prise, celle d'organiser « rapidement » des conférences des financeurs dans les territoires. Le message s'adresse cette fois à l'Etat. L'enjeu est de « sécuriser les ressources des missions locales », décrypte Jean-Patrick Gille. « Les dotations de l'Etat sont reconduites, celle pour la garantie jeunes augmente légèrement, mais nous avons perdu l'accompagnement des emplois d'avenir. Nos structures sont sous tension bien que le gouvernement mette, globalement, plus d'argent dans le système », explique-t-il. Ces conférences de financeurs doivent surtout sécuriser les financements des collectivités, alors que « certains départements ont tendance à se retirer » et que des régions semblent émettre des « clignotants ». Du côté de l'Etat, les missions locales attendent que le plan d'investissement compétences prévoit un budget pour l'accompagnement des jeunes.
Présenté comme « le premier service public d'accompagnement des jeunes vers l'emploi et l'autonomie », le réseau des missions locales compte 442 missions et 6000 lieux d'accueil, 13 495 professionnels de l’insertion des jeunes ayant accueilli 1,56 million de jeunes (de 16 à 25 ans).
Cela n'empêche pas le président de l'Union nationale des missions locales (UNML), Jean-Patrick Gille, d'être « déçu du choix du gouvernement de mettre fin aux emplois d'avenir », comme il l'a expliqué à Maire info : « Nous avons eu de bons résultats avec ce dispositif qui assurait aux jeunes un revenu, un accompagnement renforcé et individualisé, ainsi qu'une formation ». Il espère justement que le cadre des futurs emplois aidés, tel qu'il doit être redéfini par la mission Borello, « s'inspirera de cela ». La ministre a redit attendre les résultats de cette mission pour « la fin du mois ».
La ministre et l'UNML se rejoignent en revanche sans équivoque sur le bon point décerné à la garantie jeunes. 75 000 en bénéficient actuellement, « sans doute 85 000 d'ici la fin de l'année, et pour 2018, je veux aller plus loin », a dit la ministre, rappelant que l'objectif de 100 000 garanties jeunes avait été prévu dans le budget pour l'an prochain. « Mais s'il y en a plus, on suivra », a t-elle lancé à une salle visiblement satisfaite de cet engagement. La ministre a toutefois mis en garde les missions locales contre le risque de « s'enfermer comme gestionnaires de dispositifs ». La généralisation de la garantie jeunes en 2018 sera « un gros défi », selon le nouveau délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté, Olivier Noblecourt, intervenu lors d'une table ronde, car sa généralisation ne doit pas faire perdre de vue le « public cible », les 800 000 jeunes ni en emploi ni en formation.
Lors de leur assemblée générale, les missions locales ont pris plusieurs résolutions. Dont celle d'aboutir à l'élaboration d'un cadre de référence commun. Un cadre dont elles ont su se passer depuis leur création. « C'est bien que 35 ans après leur naissance les missions locales posent ce socle », réagit Jean-Patrick Gille, car ce cadre va « définir leurs missions de base, la gouvernance associative, le projet partenarial et l'offre de service aux jeunes, au monde économique et aux territoires ». Il faut sans doute aussi voir dans cette résolution une posture défensive de la part des missions locales, alors que la loi Notre a ouvert aux régions la possibilité de piloter les opérateurs du service public de l'emploi, ce qui inclut les missions locales.
Autre résolution prise, celle d'organiser « rapidement » des conférences des financeurs dans les territoires. Le message s'adresse cette fois à l'Etat. L'enjeu est de « sécuriser les ressources des missions locales », décrypte Jean-Patrick Gille. « Les dotations de l'Etat sont reconduites, celle pour la garantie jeunes augmente légèrement, mais nous avons perdu l'accompagnement des emplois d'avenir. Nos structures sont sous tension bien que le gouvernement mette, globalement, plus d'argent dans le système », explique-t-il. Ces conférences de financeurs doivent surtout sécuriser les financements des collectivités, alors que « certains départements ont tendance à se retirer » et que des régions semblent émettre des « clignotants ». Du côté de l'Etat, les missions locales attendent que le plan d'investissement compétences prévoit un budget pour l'accompagnement des jeunes.
Présenté comme « le premier service public d'accompagnement des jeunes vers l'emploi et l'autonomie », le réseau des missions locales compte 442 missions et 6000 lieux d'accueil, 13 495 professionnels de l’insertion des jeunes ayant accueilli 1,56 million de jeunes (de 16 à 25 ans).
A Bordeaux, Emmanuelle Stroesser
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