Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 15 juin 2009
Emploi

Le RSA, un dispositif «à contre-emploi» et à «contre-temps», selon le Mouvement national des chômeurs et précaires

Alors qu'il peut paraître positif pour les travailleurs pauvres qui touchent des revenus réduits mais supérieurs à 500 euros par mois, le revenu de solidarité active (RSA) devrait en revanche se solder par un «recul pour les autres allocataires», a affirmé vendredi dernier le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP), en dénonçant «une violation déguisée des droits fondamentaux». Dans le premier cas, affirme l’association, et même si le complément de ressources attribué reste insuffisant, ne permettant généralement pas d'atteindre le seuil de pauvreté (soit 817 euros par mois pour une personne seule), il pourrait cependant constituer un petit supplément par rapport à leur situation actuelle. Pour tous les autres en revanche, «la conception qui a prévalu dans cette loi nous paraît être un recul important», a précisé devant la presse le président du MNCP, Marc Desplats, en évoquant en particulier les personnes actuellement sans travail et vivant avec le seul revenu minimum d'insertion (RMI), qui «n'ont rien à y gagner». L'association estime donc ne pouvoir «qu'émettre les plus grandes réserves envers une loi qui consiste, indirectement, à se focaliser sur les personnes qui n'auront pas trouvé de travail et à chercher toutes les procédures possibles pour les en rendre responsables». Et ce alors que «le véritable problème, c'est qu'il n'y pas suffisamment d'emplois», a ajouté Jean-Louis Jutan, vice-président du mouvement, et qu'on accroche donc «une épée de Damoclès au-dessus de la tête des gens alors qu'on est dans l'incapacité de leur proposer un travail». Le RSA, conçu avant la crise, arrive «complètement à contre-temps» pour les chômeurs, alors que le marché de l'emploi ne cesse de se dégrader, a commenté Bruno Trubert, délégué national du MNCP. Avec ses deux corollaires - le projet personnalisé d'accès à l'emploi et l'offre raisonnable d'emploi que le PPAE est censé définir -, le RSA concourrait en outre «à mettre à mal le droit "au libre choix de son travail", tel qu'il est défini par la Déclaration universelle des droits de l'Homme.»

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2