Édition du vendredi 23 septembre 2005
Le Premier ministre estime qu'il serait «normal» que HP rembourse les aides publiques spécifiques dont elle a pu bénéficier pour son développement en France
Dans un entretien publié ce vendredi par "Les Echos", le Premier ministre Dominique de Villepin estime qu'il serait «normal» que Hewlett-Packard (HP) - qui a annoncé 6.000 suppressions d'emplois en Europe, dont 1.240 en France d'ici à 2008 - «rembourse les aides publiques spécifiques dont elle a pu bénéficier».
Le plan social annoncé par HP devient chaque jour davantage une affaire d'Etat. Après Jacques Chirac, qui a saisi mardi la commission européenne, Dominique de Villepin monte à son tour au créneau dans un long entretien que publie vendredi le quotidien économique "Les Echos".
Le Premier ministre estime qu'il «serait normal» que HP rembourse les aides publiques spécifiques dont elle a pu bénéficier pour son développement en France. Le département de l'Isère, où se trouve le plus gros pôle industriel d'HP-France avec quelque 2.400 salariés sur les 4.800 salariés du groupe dans l'Hexagone, a déjà demandé au groupe américain de rembourser 1,25 million d'euros versés depuis 1998.
«Chacun a un devoir vis-à-vis de la collectivité: ceux qui reçoivent des aides publiques doivent respecter les obligations qui les accompagnent», déclare le Premier ministre. Dominique de Villepin souhaite en outre que Hewlett Packard revoie à la baisse son plan de réduction d'effectifs. «Les gens se posent des questions. Nous les posons aussi à l'entreprise», souligne-t-il.
Le premier ministre a été contredit dans la matinée par l'ancien ministre des Affaires sociales, le sénateur UMP de la Sarthe François Fillon, qui a estimé sur Canal-Plus que le remboursement par Hewlett-Packard (HP) des aides publiques - demandé par le Premier ministre Dominique de Villepin- n'était «juridiquement pas possible».
«Juridiquement, je pense que ce n'est pas possible», a déclaré l'ancien ministre des Affaires sociales. «Et surtout, il faut faire attention de ne pas rendre de plus en plus inhospitalier le territoire français pour les investisseurs étrangers.»
Si, pour François Fillon, «tout ce qui peut convaincre Hewlett Packard de réduire les licenciements prévus en France est positif», il faut toutefois «regarder le droit». «Hewlett Packard a reçu des aides pour atteindre des objectifs en matière d'emploi, je pense que ces objectifs ont été atteints. S'ils n'étaient pas atteints les aides n'auraient pas dû êtres versées, a-t-il expliqué. On ne peut pas demander à une entreprise dont les carnets de commande excèdent rarement quelques mois de s'engager sur des années», a-t-il encore estimé.<s
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