Édition du mercredi 15 octobre 2008
Le plan emploi sera annoncé «la semaine prochaine» et devrait relancer les contrats aidés
Le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a précisé hier mardi sur i-Télé que le plan emploi, destiné à lutter contre la remontée du chômage provoquée par la crise financière, serait annoncé «la semaine prochaine par le président de la République».
Le Premier ministre François Fillon avait indiqué lundi soir sur TF1 que son gouvernement préparait «des mesures complémentaires» qui seraient annoncées «dans quelques jours». M. Fillon n'avait pas exclu la possibilité d'augmenter le nombre de contrats aidés «si le taux de chômage remonte en raison des difficultés conjoncturelles». Pour M. Wauquiez, il faut réfléchir aux contrats aidés «en ayant un raisonnement en termes de formation professionnelle» et de «vrais passerelles pour un emploi durable» dans les entreprises. «Le but n'est pas de faire des contrats aidés pour faire des contrats aidés», a-t-il dit. «Cela ne m'intéresse pas de faire un contrat aidé comme on fait l'aumône, pour mettre un demandeur d'emploi sur le côté et le sortir des statistiques», a-t-il expliqué.
«Aujourd'hui, un chômeur en contrat aidé sur cinq seulement fait l'objet d'un accompagnement», a-t-il regretté. «Cela signifie qu'on lui donne un contrat aidé, qu'on le met de côté et qu'on lui dit "sois sage et tais-toi et on reparlera dans un an quand ton contrat sera fini"». «Cela, c'est de la mauvaise politique de l'emploi», a-t-il dit. Selon M. Wauquiez, il faut «essayer de réfléchir à comment vraiment utiliser les contrats aidés pour mettre un pied à l'étrier à des demandeurs d'emplois qui ont du mal à se réinsérer».
Un contrat aidé est un contrat de travail dérogatoire au droit commun, pour lequel l'employeur bénéficie d'aides, qui peuvent prendre la forme de subventions à l'embauche, d'exonérations de certaines cotisations sociales, d'aides à la formation. Le principe général est de diminuer, par des aides directes ou indirectes, les coûts d'embauche et/ou de formation pour l'employeur. Ces emplois aidés sont, en général, accessibles prioritairement à des «publics cibles», telles les personnes «en difficulté sur le marché du travail» ou les jeunes. Ils relèvent du secteur marchand (c'est le cas par exemple des contrats «initiative emploi») ou du secteur non marchand (par exemple contrats «emploi-solidarité»). Dans le second cas, ils sont le plus souvent conclus par des associations, des collectivités territoriales ou des entreprises publiques.
Dans ce contexte, certains s'inquiètent de la mise en oeuvre du contrat unique d'insertion prévu par le projet de loi sur le RSA (qui supprime les contrats d'avenir), en examen à l'Assemblée nationale: «Cela ne doit surtout pas conduire à de l'attentisme des administrations et des collectivités locales sur les contrats aidés», souligne une source gouvernementale.
Le nombre de contrats aidés, 230.000 par an, a été augmenté de 60.000 dès juillet dernier. Ce rythme devrait être maintenu l'année prochaine, voire relevé si nécessaire, alors que le budget de l'emploi prévoyait jusque-là de les ramener de nouveau à 230.000. L'exécutif s'attache aussi à garantir que les 60.000 contrats supplémentaires seront bien au rendez-vous d'ici à fin décembre. Après un mois de juillet dynamique, les entrées en contrats aidés ont en effet été très faibles en août (12.500 contrats d'accompagnement vers l'emploi et contrats d'avenir contre 20.000 un an plus tôt). Le nombre d'entrées devrait remonter à plus de 25.000 en septembre et osciller entre 25.000 et 30.000 jusqu'à la fin de l'année.
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