Édition du mardi 14 février 2006
Jean-Louis Borloo lance officiellement son plan de développement des services à la personne
Le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, devait donner ce mardi le coup d'envoi officiel de son plan de développement des services à la personne, avec l'ambition affichée de créer 500.000 emplois en trois ans.
Quelques «400 personnes assisteront au top départ», indique-t-on au ministère de l'Emploi, où seront réunis les acteurs du secteur impliqués (entreprises, associations, enseignes nationales, etc.), pour le lancement symbolique du plan, inscrit dans la loi du 26 juillet 2005 et complété depuis par décrets.
Ce plan a pour objectifs principaux de «rendre l'accès aux services plus simple et moins coûteux», de «promouvoir l'offre et améliorer les conditions d'exercice des métiers de service à la personne», avait indiqué M. Borloo en juin devant le Sénat. Il entend répondre aux défis conjugués de l'allongement de l'espérance de vie, de la féminisation du travail et de l'évolution des modes de vie.
Deux grands domaines d'activité sont concernés. D'une part, les aides aux personnes dépendantes ou aux enfants (gardes, soutien scolaire, etc.) pour lesquelles des agréments préfectoraux seront obligatoires. Et d'autre part, les autres aides à domicile, comme les tâches ménagères. Pour ces dernières, l'agrément sera facultatif, mais il conditionnera l'octroi des diverses réductions d'impôt et exonérations de cotisations sociales prévues par la loi.
La principale innovation du plan Borloo est le chèque emploi-service universel (CESU), dont les particuliers se serviront pour payer ces services. Destiné à simplifier les démarches administratives, il permettra de rémunérer les personnes agréées, qu'elles soient employées directement ou par le biais d'un prestataire.
La loi prévoit par ailleurs diverses mesures pour développer ces activités: crédit d'impôt pour les entreprises, allègements de cotisations pour les particuliers employeurs.
Des «enseignes nationales» joueront les intermédiaires entre particuliers et prestataires de services et labelliseront la qualification des salariés. Certaines ont déjà été présentées en novembre, parmi lesquelles des mutuelles, des fédérations associatives et également des grandes sociétés de services. Une instance chargée de promouvoir le développement et l'activité de ces services, l'Agence nationale des services à la personne (ANSP), est par ailleurs en place depuis le mois d'octobre.
Le ministre de l'Emploi fonde de grands espoirs sur son plan, estimant que les services à la personne constituent un gisement d'emploi encore inexploité. «C'est le secteur en Occident qui progresse le plus vite», avait-il affirmé devant le Sénat, se fixant l'objectif de créer quelque 500.000 emplois en trois ans dans un domaine qui représente aujourd'hui environ 1,3 million d'emplois salariés. De l'avis du directeur général de l'ANPE, Christian Charpy, c'est en partie aux services à la personne que l'on doit la baisse du chômage des derniers mois, même si les statistiques ne le mettent pas en évidence.
Salué par les entreprises du secteur des services à la personne, le plan Borloo a en revanche été critiqué par la gauche et des syndicats, qui redoutent la précarité des emplois ainsi créés, dans un secteur où les temps partiels sont très courants et les rémunérations, faibles. Ils dénoncent par ailleurs le caractère inégalitaire des réductions d'impôts pour les particuliers employeurs, profitant selon eux essentiellement aux foyers aisés.<scrip
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