Édition du mardi 11 décembre 2018
Insertion : les jeunes des quartiers ne sont prioritaires que par dérogation
Les jeunes des quartiers prioritaires accèdent-ils davantage aux contrats aidés (contrat unique d'insertion et emploi d'avenir) et à l’alternance (contrat de professionnalisation ou d'apprentissage) ? C'est la question à laquelle répond une étude que vient de publier la Dares. Et selon elle, « il semble que les jeunes des quartiers prioritaires accèdent moins facilement aux contrats aidés et à l’alternance que les autres jeunes, sauf si les contrats les ciblent spécifiquement, à l’image des CIE-starter et des emplois d’avenir », concluent les auteurs de l’étude.
Dans le détail, l'étude permet d'apporter des éléments de réponse nuancés selon les périodes, et les contrats.
Entre 2012 et 2016, la part des jeunes des quartiers prioritaires parmi les entrants en contrat aidé ou en contrat d’alternance « a très nettement augmenté ». De 3 à 5 points. En 2016, quel que soit le secteur (marchand ou non marchand, autrement dit public ou privé), les jeunes des quartiers prioritaires « ont plus de chances d’accéder à un contrat aidé ».
Ce constat renverse la tendance qui prévalait auparavant, pendant laquelle « les jeunes des quartiers prioritaires avaient ainsi un peu moins de chances d’accéder à un contrat aidé du secteur non marchand » ou du secteur marchand.
Cette inversion de tendance n'est pourtant pas forcément irréversible. Car il a fallu pour cela des dispositifs dédiés pour que les jeunes des quartiers prioritaires accèdent davantage à ces contrats. Ce sont les emplois d'avenir, créés en 2013 et visant les moins diplômés. Dans le secteur marchand, c'est grâce au CIE-starter, créé en 2015.
Or, c'est justement là qu'une autre tendance est contrariée. Car ce meilleur accès aux emplois aidés « ne bénéficie qu’aux plus diplômés », « ayant au moins un baccalauréat » note l'étude. Ce qui va donc à rebours des priorités assignées à ces nouveaux contrats, à savoir de toucher les moins diplômés. La raison vient des dérogations prévues pour permettre aux résidents diplômés des quartiers prioritaires d’accéder à ces contrats. Seules ces dérogations permettent in fine de compenser en partie l'écart constaté dans les précédents dispositifs.
Le taux d'accès à l'alternance reste lui défavorable aux jeunes des quartiers prioritaires, quelle que soit la période. Sans doute lié au manque d'incitation particulière. « En 2016, 1 % des jeunes en insertion en quartier prioritaire accèdent à un contrat d’alternance, contre 1,4 % dans les zones d’emploi englobantes », indiquent les auteurs de l’étude.
Globalement, pourtant, les jeunes des quartiers prioritaires sont quasiment deux fois plus souvent au chômage entre 16 et 25 ans que les jeunes de la même tranche d'âge vivant dans l'agglomération de référence. Les jeunes de ces quartiers sont également deux fois moins nombreux à poursuivre des études.
Télécharger l’étude de la Dares.
Dans le détail, l'étude permet d'apporter des éléments de réponse nuancés selon les périodes, et les contrats.
Entre 2012 et 2016, la part des jeunes des quartiers prioritaires parmi les entrants en contrat aidé ou en contrat d’alternance « a très nettement augmenté ». De 3 à 5 points. En 2016, quel que soit le secteur (marchand ou non marchand, autrement dit public ou privé), les jeunes des quartiers prioritaires « ont plus de chances d’accéder à un contrat aidé ».
Ce constat renverse la tendance qui prévalait auparavant, pendant laquelle « les jeunes des quartiers prioritaires avaient ainsi un peu moins de chances d’accéder à un contrat aidé du secteur non marchand » ou du secteur marchand.
Cette inversion de tendance n'est pourtant pas forcément irréversible. Car il a fallu pour cela des dispositifs dédiés pour que les jeunes des quartiers prioritaires accèdent davantage à ces contrats. Ce sont les emplois d'avenir, créés en 2013 et visant les moins diplômés. Dans le secteur marchand, c'est grâce au CIE-starter, créé en 2015.
Or, c'est justement là qu'une autre tendance est contrariée. Car ce meilleur accès aux emplois aidés « ne bénéficie qu’aux plus diplômés », « ayant au moins un baccalauréat » note l'étude. Ce qui va donc à rebours des priorités assignées à ces nouveaux contrats, à savoir de toucher les moins diplômés. La raison vient des dérogations prévues pour permettre aux résidents diplômés des quartiers prioritaires d’accéder à ces contrats. Seules ces dérogations permettent in fine de compenser en partie l'écart constaté dans les précédents dispositifs.
Le taux d'accès à l'alternance reste lui défavorable aux jeunes des quartiers prioritaires, quelle que soit la période. Sans doute lié au manque d'incitation particulière. « En 2016, 1 % des jeunes en insertion en quartier prioritaire accèdent à un contrat d’alternance, contre 1,4 % dans les zones d’emploi englobantes », indiquent les auteurs de l’étude.
Globalement, pourtant, les jeunes des quartiers prioritaires sont quasiment deux fois plus souvent au chômage entre 16 et 25 ans que les jeunes de la même tranche d'âge vivant dans l'agglomération de référence. Les jeunes de ces quartiers sont également deux fois moins nombreux à poursuivre des études.
E.S.
Télécharger l’étude de la Dares.
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