Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 6 juin 2001
Emploi

Dans les collectivités locales, pour que l'activité soit maintenue, elle devrait être intégrée dans la liste des emplois, précise Elisabeth Guigou

Alors que le gouvernement doit dévoiler ce mercredi les détails du dispositif visant à " consolider " la plupart des emplois-jeunes, qui sont actuellement près de 275 000 - dont 65 000 dans les collectivités locales (voir nos infos du 5 juin 2001), Elisabeth Guigou a donné hier aux députés plusieurs précisions. Les premiers contrats initiés fin 1997 par Martine Aubry arrivent à terme fin 2002. Elisabeth Guigou avait déclaré vendredi que la formule serait reconduite "mais pas dans les mêmes proportions". Chaque jeune se verra néanmoins proposer un "débouché", à l'issue de son contrat de cinq ans, qu'il s'agisse d'un accès à un concours, d'une formation ou d'une embauche à durée indéterminée. Ces mesures iront jusqu'en 2008, principalement dans la fonction publique, et le dispositif restera basé sur le principe du "turnover" des occupants de ces emplois. " Le gouvernement souhaite assurer l'avenir des emplois jeunes en assurant à chaque jeune un débouché et en assurant la consolidation de ces services qui ont fait la preuve de leur utilité sociale ", a déclaré Elisabeth Guigou hier mardi. Le nouveau plan vise en premier lieu à "renforcer les actions de formation et de professionnalisation" des jeunes. Le dispositif cherche aussi à transformer les emplois-jeunes en emplois définitifs et à favoriser l'accès aux concours internes de la Fonction publique. Ainsi, le gouvernement entend améliorer la "préparation des jeunes pour les concours à la fonction publique nationale ou territoriale", a précisé Mme Guigou devant les députés, ajoutant que l'expérience professionnelle des jeunes serait prise en compte. Ceci rejoint les projets du gouvernement concernant la validation des acquis professionnels. Pour les jeunes qui ne pourraient envisager leur avenir dans la Fonction publique, le gouvernement prévoit "des actions de formation pour leur permettre de trouver des débouchés dans le privé", selon Mme Guigou. La ministre a annoncé un "suivi personnalisé" de ces jeunes, "dès lors qu'on s'apercevra que 6 mois, par exemple, avant l'expiration de leur contrat, ils n'ont pas encore de débouché en vue". Concernant la consolidation des activités, les mesures dépendront du type d'employeur: associations, Etat ou collectivités locales essentiellement. Dans ce dernier cas, pour que l'activité soit maintenue, elle devrait être intégrée dans la liste des emplois des collectivités locales. Le plan devrait détailler les aides pour ce qui concernent les collectivités, qui, faute de ressources, se retrouveraient dans l'impossibilité de financer 100% de l'activité. Les départements, les régions et aussi des financements extérieurs devraient être sollicités En revanche, dans le domaine des services, les aides aux associations seront réduites. Elisabeth Guigou a souligné que l'Etat voulait distinguer trois catégories : - les associations qui ont elles-même solvabilisé les emplois parce qu'ils correspondent à des services marchands et n'ont donc pas de problème. - les associations qui pourraient solvabiliser ces emplois et qui continueront à recevoir une aide pendant une période transitoire et selon un système dégressif. - les associations qui n'ont aucun espoir de solvabiliser ces emplois, faute d'être dans un système marchand, et bénéficieront sans doute des conventions triennales passées avec l'Etat. Elisabeth Guigou devrait préciser ce mercredi le coût du dispositif, qui a atteint jusqu'à présent 24 milliards de francs.

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