Édition du mardi 21 février 2017
Emploi : la fracture territoriale s'est creusée entre métropoles et villes moyennes
Les créations d'emplois en France se concentrent depuis une dizaine d'années sur les aires urbaines de plus de 500 000 habitants, positionnées sur les métiers les plus dynamiques, notamment de cadres, au détriment des villes petites et moyennes, selon une étude de France Stratégie parue aujourd’hui.
La douzaine de métropoles régionales rassemblent près de 46 % des emplois, dont 22 % pour Paris et 24 % en province. De 2006 à 2013, c'est dans ces aires urbaines de plus de 500 000 habitants que se sont concentrées les créations d'emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l'organisme placé auprès du Premier ministre.
Cette évolution est « inédite » depuis 1968 : la croissance de l'emploi profitait à l'ensemble du territoire jusqu'en 1999, puis les territoires se sont de plus en plus différenciés, et entre 2006 et 2013, les écarts se sont creusés, analyse France Stratégie.
Cette « métropolisation », qui « devrait se poursuivre », est principalement liée à une concentration des emplois de cadres dans les métropoles, positionnées sur des « métiers structurellement dynamiques », aux tâches « non répétitives » et à « fort potentiel de créations d'emplois d'ici 2022 » (85 % des ingénieurs en informatique, 75 % des professionnels de l'information et de la communication, 69 % du personnel d'études).
A cela s'ajoute un « effet local » : pour un métier donné, la croissance y est supérieure au reste du pays. Le nombre de cadres y croît davantage, mais aussi les métiers industriels, qui résistent mieux qu'ailleurs.
Cet effet est néanmoins inégal : de 1999 à 2013, les métropoles de Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Bordeaux et Lyon ont créé des emplois alors que Rouen et Lille en ont perdu. Et Paris a enregistré ces dernières années une dynamique beaucoup moins favorable qu'en province.
A contrario, les villes petites et moyennes sont plus positionnées sur des métiers en perte de vitesse (ouvriers, employés, agriculteurs). Les aires urbaines de moins de 100 000 habitants et les aires moyennes subissent aussi des « dynamiques négatives », et l'impact de la désindustrialisation y est plus fort qu'avant.
Cette surreprésentation des métiers fragiles « sera source de diminutions d'emplois et de reconversions professionnelles imposées par les mutations économiques », anticipe l'étude, qui prévient : « Le risque qui pèse sur ces territoires est d'autant plus élevé que les personnes exerçant des métiers fragiles ont une mobilité géographique généralement faible ».
Quant aux communes isolées, si elles souffrent d'une baisse de l'emploi dans les métiers agricoles et ouvriers, l'effet local y est positif : les métiers industriels résistent mieux, les professions de santé et artistiques s'y développent plus. (AFP)
Télécharger l'étude.
La douzaine de métropoles régionales rassemblent près de 46 % des emplois, dont 22 % pour Paris et 24 % en province. De 2006 à 2013, c'est dans ces aires urbaines de plus de 500 000 habitants que se sont concentrées les créations d'emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l'organisme placé auprès du Premier ministre.
Cette évolution est « inédite » depuis 1968 : la croissance de l'emploi profitait à l'ensemble du territoire jusqu'en 1999, puis les territoires se sont de plus en plus différenciés, et entre 2006 et 2013, les écarts se sont creusés, analyse France Stratégie.
Cette « métropolisation », qui « devrait se poursuivre », est principalement liée à une concentration des emplois de cadres dans les métropoles, positionnées sur des « métiers structurellement dynamiques », aux tâches « non répétitives » et à « fort potentiel de créations d'emplois d'ici 2022 » (85 % des ingénieurs en informatique, 75 % des professionnels de l'information et de la communication, 69 % du personnel d'études).
A cela s'ajoute un « effet local » : pour un métier donné, la croissance y est supérieure au reste du pays. Le nombre de cadres y croît davantage, mais aussi les métiers industriels, qui résistent mieux qu'ailleurs.
Cet effet est néanmoins inégal : de 1999 à 2013, les métropoles de Toulouse, Montpellier, Nantes, Rennes, Bordeaux et Lyon ont créé des emplois alors que Rouen et Lille en ont perdu. Et Paris a enregistré ces dernières années une dynamique beaucoup moins favorable qu'en province.
A contrario, les villes petites et moyennes sont plus positionnées sur des métiers en perte de vitesse (ouvriers, employés, agriculteurs). Les aires urbaines de moins de 100 000 habitants et les aires moyennes subissent aussi des « dynamiques négatives », et l'impact de la désindustrialisation y est plus fort qu'avant.
Cette surreprésentation des métiers fragiles « sera source de diminutions d'emplois et de reconversions professionnelles imposées par les mutations économiques », anticipe l'étude, qui prévient : « Le risque qui pèse sur ces territoires est d'autant plus élevé que les personnes exerçant des métiers fragiles ont une mobilité géographique généralement faible ».
Quant aux communes isolées, si elles souffrent d'une baisse de l'emploi dans les métiers agricoles et ouvriers, l'effet local y est positif : les métiers industriels résistent mieux, les professions de santé et artistiques s'y développent plus. (AFP)
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