Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 20 janvier 2004
Services publics

Elus de droite et de gauche s'inquiètent des conséquences de la future loi sur les signes religieux à l'école

La future loi sur les signes religieux à l'école, notamment conçue pour désarmer les extrêmes, risque de les renforcer, redoutent des élus de droite comme de gauche, interrogés par l’AFP, qui pointent les menaces de montée de l'intégrisme musulman au plus grand bénéfice du Front national. Cette inquiétude est exacerbée par les manifestations de défenseurs du foulard islamique qui se sont déroulées, samedi, dans plusieurs villes françaises et par l'attentat visant le premier préfet issu de l'immigration Aïssa Dermouche, quatre jours après sa nomination. Si les partis ont été unanimes à condamner l'attentat, ils ont été beaucoup moins disserts sur les manifestations pro-voile. Alors que le Parlement entamera le 3 février la discussion du projet de loi sur les signes religieux à l'école, nombre d'élus estiment, à l'image de l'UMP Claude Goasguen, que le débat est en train de "déraper". "Avec les meilleures intentions du monde, on réveille les extrémismes", a commenté le député de Paris, vice-président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Les 364 membres du groupe sont loin d'être unanimes sur l'opportunité de légiférer, même si la plupart, légitimistes, soutiendront l'initiative gouvernementale. Beaucoup avaient espéré que l'engagement de Jacques Chirac en faveur de la laïcité - martelé lors des cérémonies de vœux - et d'une loi pour la conforter clarifieraient une situation politique peu à peu envahie par le débat sur la place de l'islam en France. Il n'en a rien été. "On a ouvert la boîte de Pandore", s'inquiète-t-on au groupe UMP. Son président Jacques Barrot a jugé nécessaire de réunir ses troupes mercredi prochain pour "sentir les choses", preuve que la formation chiraquienne est travaillée par le doute sur le calendrier et le contenu du projet. Au point que M. Barrot a annoncé lundi que les députés UMP auraient liberté de vote, même s'il exprimera la position majoritaire de son groupe. "La période que l'on vit est dangereuse", a estimé le président de l'UDF François Bayrou, en se disant "réservé" sur une loi "qui donne à l'intégrisme un ballon d'oxygène". A gauche aussi, la question suscite nuances et restrictions : le socialiste Jack Lang, très demandeur d'une loi interdisant tout signe religieux à l'école, juge que le texte proposé "conforte l'insécurité juridique". Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) a mis en garde contre la "manière dont on s'y prend : on stigmatise une composante de la communauté républicaine". Persistant à trouver une loi "nécessaire", le premier secrétaire du PS François Hollande a exprimé sa crainte que ce débat ne favorise l'extrême droite, comme ce fut le cas, à ses yeux, avec l'insécurité à la présidentielle de 2002. Clivage aussi à l'extrême-gauche : pour la LCR, un texte législatif ne règlera rien, tandis qu'Arlette Laguiller, porte-parole de LO, n'est pas contre une loi "si elle peut servir de point d'appui pour les femmes". Alors que droite et gauche s'accordent à penser qu'il risque d'être, aux régionales, le bénéficiaire de ces débats confus autour de l'immigration et de l'intégration, Jean-Marie Le Pen s'est montré relativement discret. "Le succès indéniable et ostensible de la manifestation en faveur du foulard islamique a le mérite de montrer à la France profonde quelle est l'importance du phénomène de l'immigration", s'est-il contenté de commenter.c=http://www.c

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