Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 17 mars 2008
Elections municipales

Poussée de la gauche dans les communes urbaines, mais abstention record

Rééquilibrage par rapport à 2001ou franche victoire, la gauche apparaissait dimanche comme le grand vainqueur des municipales et cantonales, avec plusieurs victoires à Toulouse, Strasbourg, Caen, Reims, Metz, Amiens ou Blois, même si la droite a réussi à sauver Marseille. Malgré l'appel des deux camps à une plus forte mobilisation des électeurs, le scrutin a été marqué par une abstention record depuis 1959: 34,5% selon les instituts de sondage, soit plus qu'au à celle du premier tour (33,5%). Le PS et ses alliés, qui misaient sur la reconquête de 30 des 40 villes de plus de 20.000 habitants perdues en 2001, ont repris Strasbourg, Saint-Etienne, Evreux, Quimper, La Seyne-sur-Mer et Roanne. Rouen avait été reprise dès dimanche dernier. Après près de 40 ans de pouvoir de la droite, Toulouse a également basculé à gauche. Gagnés également: Caen, Reims, Amiens, Dax, Mende, Valence, Thionville, Millau, Brive, Bar-le-Duc, Asnières-sur-Seine, Narbonne. A Marseille, après un long suspense, le maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin l'a finalement emporté sur son concurrent socialiste, Jean-Noël Guérini, battu dans le secteur clef, le 3ème, par l'ancien ministre UMP Renaud Muselier. Quatorze ministres avaient été élus au 1er tour. Dimanche, Xavier Darcos (Education) a perdu Périgueux. Battues aussi: Rama Yade (Droits de l'Homme), Christine Albanel (Culture) et Christine Lagarde (Economie). En revanche, ont été élus ou réélus Jean-Marie Bockel (Francophonie), Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), Rachida Dati (Justice) et Christian Estrosi, ce dernier démissionnant de l'Outre-Mer au profit de la mairie de Nice. Quant à Metz, elle aura son premier maire de gauche depuis…160 ans (1848), en raison surtout des divisions à droite. «Nous payons le prix des divisions» dans plusieurs villes, a d'ailleurs réagi le ministre du Travail Xavier Bertrand. La gauche a par ailleurs conforté ses positions en l'emportant à Lille, à Brest, Belfort, Charleville, après Lyon, Nantes, Besançon, Dijon et Limoges dès dimanche dernier. En outre, elle garde Angers, un des rares espoirs de conquête de l'UMP. La droite emporte Agen (NC), Calais (UMP), Châtellerault (NC), Gap (UMP) et Mont-de-Marsan (MoDem-UMP) et garde Le Havre, Orléans, Vannes, Moulins, Beauvais, Perpignan et surtout Marseille. A Paris, la victoire du maire sortant PS Bertrand Delanoë est nettement plus large qu'en 2001, mais ses listes ne gagnent pas de nouvel arrondissement. A Pau, le président du MoDem François Bayrou perd son pari pour «moins de 1%» face à la candidate socialiste Martine Lignières-Cassou. Le sort national du MoDem s'en trouve compliqué. Après un bon premier tour, le PCF a perdu plusieurs de ses bastions (Calais, Montreuil face à la sénatrice Verts Dominique Voynet, Aubervilliers face au PS, et le département de Seine-Saint-Denis). La gauche a aussi fortement progressé aux cantonales et paraissait assurée d'ajouter au moins 9 nouveaux conseils généraux aux 51 (sur 101) qu'elle détenait déjà: l'Allier, la Corrèze, le Lot-et-Garonne, l'Ain, la Somme, l'Indre-et-Loire, le Val d'Oise, les Deux-Sèvres et la Côte-d'Or, un élu MoDem devant faire pencher la majorité à gauche dans ce dernier département. Cette forte poussée de la gauche devrait avoir des répercussions lors des sénatoriales de septembre. Depuis 2004, l'UMP n'a déjà plus la majorité absolue au Sénat.c=http://www.clsidw.

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