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Édition du lundi 19 novembre 2018
Economie

L'industrie française rebondit mais glisse vers l'ouest et le sud

Un rebond qui s’accompagne d’une recomposition. C’est le constat fait par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), dans sa dernière publication, sur le paysage industriel français.
Avec 3,3 millions de personnes employées en France par ce secteur – « soit 12,5 % de la population active occupée »  – , l’industrie a vu, entre 2015 et 2017, « pour la première fois depuis longtemps, plus de sites se créer que disparaître », observe le CGET qui note que son visage a bien changé suite au vaste mouvement de désindustrialisation amorçé dans les années 1970.
« Les zones d’emploi d’un grand quart nord-est de la France, qui étaient les plus industrielles, sont celles qui ont perdu le plus d’emplois industriels au cours des dernières décennies. À l’inverse, dans les régions de l’ouest et du sud, l’industrie a plutôt eu tendance à progresser », indiquent les auteurs de l’étude qui précisent que « ce glissement géographique a participé à éloigner les territoires d’industrie français des espaces les plus moteurs de l’Union européenne ».
Sur les 322 zones d’emploi considérées par le CGET, « les vingt-cinq zones d’emploi ayant enregistré une progression de la part de l’emploi industriel (entre 1975 et 2014) sont presque toutes situées dans l’ouest, en particulier en Bretagne et dans les Pays de la Loire ». A l’inverse, les régions Hauts-de-France et Grand-Est, mais aussi Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, ont été les plus affectées par la « baisse spectaculaire », voire « vertigineuse »  des emplois industriels. Dans le quart nord-est de l’Hexagone, la part des emplois industriels a été divisée par deux en 40 ans, et par trois en Île-de-France.

Près d’un quart des emplois industriels du pays dans les zones périurbaines
Autre enseignement, l’industrie a eu tendance, ces dernières années, à se déconcentrer des grandes aires urbaines au profit du reste du territoire. Ainsi, « la part des emplois industriels dans l’emploi total des espaces à dominante rurale atteint 18,4 % en 2014, alors qu’elle n’est que de 11,5 % dans le reste du territoire, à dominante plus urbaine », expliquent les auteurs de l’étude. De plus, l’orientation productive des économies rurales se distingue nettement de l’orientation tertiaire des économies urbaines, selon le CGET.
« Les espaces périurbains accueillent aujourd’hui près du quart des emplois industriels du pays »  et « les petits pôles urbains sont les territoires où l’industrie pèse proportionnellement le plus dans l’emploi local ».
Si la France dispose de « solides atouts »  pour relancer ses activités industrielles, le CGET considère que le récent rebond constaté « reste à confirmer »  et que, à l’échelle européenne, la tendance – qui a vu « la France, l’Italie, le Royaume-Uni, connaître une très forte érosion et une fragilisation de leur industrie »  – « pourrait aujourd’hui s’inverser ».
A.W.

Télécharger l’étude.

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