Maire-info
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Édition du vendredi 7 février 2025
Ecole

Les écoles de montagne font un rappel au droit à l'Éducation nationale

La mobilisation s'organise pour obtenir que les spécificités des zones de montagne soient prises en compte dans l'élaboration de la prochaine carte scolaire. Le gouvernement Bayrou ayant annulé la suppression de 4 000 postes d'enseignants, certains espéraient échapper au couperet de la fermeture de classe. Mais les premiers projets de carte scolaire douchent ces espoirs.

Par Emmanuelle Stroesser

« À l’heure de l’élaboration de la carte scolaire pour la prochaine rentrée 2025-2026, j’ai appris la fermeture d’une classe dans l’école de ma commune ». Voilà l'amorce de la lettre type au directeur académique de l’Éducation nationale (DASEN dans le jargon courant) que l’association des maires de montagne (ANEM) a commencé à faire circuler depuis le début de ce mois de février.

Et vu les premiers retours auprès de l’association, ce courrier devrait rapidement se démultiplier dans les boîtes aux lettres de DASEN de territoires de montagne ces prochains jours. Comme chaque année malheureusement, à la même époque, glisse-t-on à l’ANEM. 

« L’époque », c’est celle de la préparation de la carte scolaire. Qui commence par la présentation des projets dans chaque circonscription. Cela a commencé depuis la fin janvier. Et d’ici à la fin du mois, la grande partie des communes devraient avoir eu connaissance du nombre de classes qui pourraient donc ouvrir ou fermer dans leurs écoles. 

Mais comme chaque année, les spécificités propres aux écoles de montagne ne sont pas toujours prises en compte constate l’ANEM. 

Dans son département de la Haute-Loire, le président de l’association, Jean-Pierre Vigier, député et ancien maire de Lavoûte-Chilhac, sait déjà que 15 écoles sont menacées d’une fermeture de classe.

Il a donc envoyé sa lettre, mais en l’adressant directement à la ministre de l’Éducation nationale. Pour l’informer que de « nombreux maires de communes rurales et de montagne (…) s’étonnent de la non prise en compte des dispositions particulières »  pourtant prévues par le code de l'éducation et « qui justifient l'application de modalités spécifiques d'organisation scolaire, notamment en termes de seuils d'ouverture et de fermeture de classe au regard de leurs caractéristiques montagnardes ».

L’article 15 de la loi Montagne a depuis 2016 défini ces spécificités qui doivent être prises en compte : isolement, conditions d’accès et temps de transports scolaires. Les DASEN changent ou l’oublient, et il faut parfois leur rappeler, observe l’ANEM. 

De même qu'elle rappelle aux maires que la scolarisation des enfants des travailleurs saisonniers doit, elle aussi, être prise en compte dans l’élaboration de la carte scolaire. « On suppose que cela fonctionne, car nous sommes moins sollicités sur ce point, mais on appelle à être vigilant car c’est un argument pour justifier de la réouverture d’une classe », explique l’association. La prise en compte des enfants de moins de trois ans dans les effectifs semble en revanche beaucoup moins évidente. Comme dans d'autres territoires. 
 

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