Les chiffres de l'éducation : moins d'écoles, mais toujours plus de dépenses pour les collectivités
Comme chaque année, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l’Éducation nationale a publié, à la fin de l’été, son étude « Repères et références statistiques ». Cette somme considérable (plus de 400 pages) est une véritable mine d’informations sur toutes les questions liées à l’éducation dans le pays : système éducatif, établissements, résultats, personnels, financement, tous les chiffres sont là.
Les effectifs scolarisés
Un premier chapitre permet par exemple de mesurer l’évolution des effectifs du système éducatif sur un temps long : en une trentaine d’années, on apprend ainsi que – de façon contre-intuitive – les effectifs du premier degré ont assez nettement diminué, de 7,4 millions d’élèves en 1980 à 6,7 millions en 2018. Il s’agit essentiellement de raisons liées à la démographie. C’est notamment le nombre d’élèves en élémentaire qui a diminué (- 600 000 élèves) ; le nombre d’élèves en Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire) a été presque divisé par trois dans la même période.
Dans le même temps, le nombre d’élèves du second degré a augmenté de 300 000 élèves. Dans les années 1990, c’est l’apprentissage dans l’enseignement supérieur qui a explosé, passant de 1 300 apprentis en 1990 à 180 000 en 2018.
Baisse du nombre d’écoles
Le nombre d’écoles (enseignement du premier degré) est en baisse continue. Les chiffres dévoilés ici ne remontent pas jusqu’aux années 1980, mais entre 2009 et 2018, le total du nombre d’écoles publiques (maternelles, élémentaires et primaires) a diminué de 4 000, passant de 48 975 à 44 902. Entre 2017 et 2018, ce nombre a diminué « d’environ 400 », ce qui s’explique par « des fusions, regroupements, absorption ou fermetures ». Ce sont en fait les écoles maternelles et élémentaires qui diminuent, tandis que le nombre d’écoles primaires, « accueillant à la fois des élèves de niveau élémentaire et préélémentaire », a augmenté de 130.
Pour ce qui est du nombre de classes, il est stable sur la période 2017-2018, mais a augmenté entre 2013 et 2018, passant, dans le public, de 246 000 à 251 000. Le nombre d’élèves par classe est stable dans le préélémentaire et en baisse dans l’élémentaire, surtout à partir de 2017-2018 grâce au dédoublement des classes de CP-CE1 dans les zones d’éducation prioritaire.
Les personnels
En 2018-2019, ce sont 1,2 million de personnes qui travaillent dans les établissements, dont presque 380 000 dans l’enseignement du premier degré. Dans le public, seulement 1 % d’entre eux sont non titulaires (contre 9 % dans le second degré). Dans le privé en revanche, le nombre d’enseignants non titulaires est bien plus élevé (14 % dans le premier degré, presque 20 % dans le deuxième).
Ces statistiques ne prennent en compte que les personnels de l’Éducation nationale. Elles ne comprennent donc pas les Atsem, sous la responsabilité des communes, ou les Atos des collèges et lycées, gérés par les départements et les régions.
36 milliards d’euros pour les collectivités
Enfin, un chapitre du rapport traite du financement de l’éducation. Il est rappelé que la DIE (dépense intérieure d’éducation) a doublé entre 1980 et 2018. Elle atteint aujourd’hui 154,6 milliards d’euros. La part de ces dépenses d’éducation dans le PIB national varie, depuis les années 1980, entre 6 et 8 %. Elle est aujourd’hui de presque 7 %.
En 2017, c’est l’État qui est le premier financeur de l’éducation : il en assure plus de la moitié du financement (54,7 %), principalement pour le personnel enseignant. Derrière, on trouve les collectivités territoriales, dont la part s’est « fortement accrue » dans le financement de l’éducation, passant de 14 % en 1980 à 23,4 % en 2017. Les autres financeurs sont les ménages et les entreprises.
En chiffres, cela représente une dépense des collectivités de 12,2 milliards d’euros par an pour le premier degré et 10 milliards pour le second degré. À quoi il faut ajouter, en plus des dépenses directes d’éducation, 3,8 milliards d’euros pour l’hébergement et la restauration des élèves ou encore 2,3 milliards d’euros pour le transport scolaire. Toutes dépenses confondues, les collectivités locales ont consacré 36,1 milliards d’euros à l’éducation en 2017.
Les écoles maternelles et élémentaires, qui dépendent des communes, représentent environ 14 milliards d’euros de dépenses par an.
F.L.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Ruralité : beaucoup de mesures, peu de moyens
Taxe d'habitation : Gérard Larcher met en garde sur les conséquences pour les communes
Transformer les boxes de parking vacants en caves : lancement d'une expérimentation