Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 13 octobre 2021
Développement économique

Vers une prolongation du dispositif Territoires d'industrie

Trois ans après le lancement du programme Territoires d'industrie, le gouvernement a présenté hier un point d'étape et annoncé une possible prolongation du dispositif jusqu'en 2026. Le dispositif, qui s'appuie sur une démarche partenariale entre État, collectivités et industriels, semble plébiscité par les porteurs de projets.

Par Franck Lemarc

Depuis le lancement de Territoires d’industrie le 22 novembre 2018, ce sont 146 territoires (542 intercommunalités) qui se sont lancés dans l’aventure. Ce programme, rappelle le gouvernement, « consiste à faire coopérer les pouvoirs publics (Etat, régions, intercommunalités, opérateurs publics) et les industriels d’un même territoire pour établir un diagnostic, élaborer une feuille de route et apporter des solutions concrètes et adaptées aux besoins du terrain et cohérentes avec les priorités de développement régionales ». 

Binôme élus/acteurs industriels

À l’occasion des trois ans du programme, le gouvernement, les associations régions de France et AdCF ainsi que France industrie ont publié un document dressant un « point d’étape »  de cette « usine à projets au cœur de la relance ». Il précise que quelque 1 800 projets ont été traités, avec cette année 1,3 milliard d’euros investis en soutien par l’État, en comptant les crédits accordés dans le cadre de France relance. 

Le document rappelle que le programme est articulé autour d’une méthode « originale et partenariale » : en effet, après l’identification des territoires concernés, la démarche consiste à gérer le programme de façon « décentralisée et déconcentrée », sous la houlette d’un « binôme élus/acteurs industriels ». Thierry Badel, au nom de l’AdCF, explique dans le document que « l’élu est le plus souvent le vice-président délégué au développement économique de l’intercommunalité. L’industriel quant à lui, est choisi par l’élu et son équipe. (…) L’élu peut mettre autour de la table tous les acteurs du développement économique : son administration, les représentants de la région, de l’État… ce qui permet de trouver des solutions plus rapidement pour les industriels du territoire. » 

Engouement des porteurs de projet

Ces « binômes »  ont élaboré « plus de 1 800 projets »  en trois ans, précise le gouvernement, avec une forte implication des acteurs publics, puisque ceux-ci sont porteurs de 55 % des projets. 

Côté financement, au bilan, le gouvernement a mis 884 millions d’euros dans la corbeille, les régions 569 millions d’euros, et les « opérateurs partenaires »  (Ademe, Banque des territoires, BPI France…), 481 millions d’euros. Avec, à la clé, un peu plus de 27 000 créations d’emploi prévues. 

209 dossiers concernent des projets de relocalisation et 82 des projets de formation et de « développement de compétences ». Environ un quart des projets soutenus ont « un impact sur la transition écologique »  (énergies vertes, production de produits biosourcés, etc.).

Le bilan publié par le gouvernement fait également état d’un assez important degré de satisfaction des lauréats quant à l’efficacité du dispositif Territoires d’industrie : 72 % des lauréats estiment que le processus est « simple »  et 88 % « ont trouvé le délai de réponse rapide ou convenable ».  La présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, explique cet engouement par le fait que le dispositif « s’appuie sur une bonne méthode que nous aimerions voir appliquée plus largement au service de la relance et, demain, du plan d’investissement France 2030. Une méthode fondée sur la confiance, où la décision est prise au plus près du terrain, entre la région et les services de l’État, en responsabilisant les acteurs locaux, élus et industriels, car ce sont eux qui connaissent le mieux les spécificités et les besoins de leur territoire. » 

Et maintenant ?

Jacqueline Gourault a annoncé que le gouvernement cherche maintenant des pistes pour améliorer et prolonger le dispositif. Le délégué aux Territoires d’industrie, Guillaume Basset (ancien directeur général adjoint de l’association Régions de France) a été « mandaté »  par le gouvernement « pour engager des discussions avec les opérateurs publics pour renforcer le panier de services mis à disposition des territoires », et pour « envisager une prolongation du programme jusqu’en 2026 ». 

Les conclusions de ces travaux de prospective seront connues en janvier prochain.

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