Édition du vendredi 19 octobre 2007
La résonance nationale des cantonales 2008 devrait être forte, estiment plusieurs présidents de conseils généraux
Longtemps considérées comme le scrutin local par excellence, les cantonales de mars 2008 devraient avoir, plus que jamais auparavant, une forte résonance nationale, en raison notamment du rôle croissant des départements dans la mise en oeuvre des politiques publiques. C'est l'avis de nombreux participants, mercredi et jeudi à Marseille, au 77e congrès de l'Association des départements de France (ADF) qui s'est elle-même affirmée depuis quelques années comme un des interlocuteurs incontournables dans le débat entre élus et pouvoirs publics.
«Pour la première fois, il devrait y avoir l'affirmation d'un vraie dimension départementale dans la campagne», assure Christophe Sirugue (PS), président du conseil général de Saône-et-Loire et chef de file de la majorité de gauche à l'ADF.
Les deux jours de débats au conseil général des Bouches-du-Rhône ont mis en évidence une vision partagée par les présidents de conseils généraux de gauche et de droite sur cette place nouvelle prise par les départements. «Dans la France d'aujourd'hui, plus aucune grande politique ne peut être conduite sans le concours des collectivités locales et souvent sans celui des départements», a résumé en clôture du Congrès le président de l'ADF Claudy Lebreton (PS).
«Le département est peut-être plus que toute autre collectivité au coeur de la décentralisation, car c'est la collectivité des solidarités», lui a renvoyé en écho la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, tandis que la présidente du conseil général du Calvados, Anne d'Ornano (UMP), vantait «la capacité d'initiative» dont ont fait preuve les départements dans l'action sociale.
De gauche comme de droite, les présidents dressent en outre le même constat sur les difficultés des départements à disposer des marges de manoeuvre suffisantes pour assumer leurs missions nouvelles. Comme ils sont unanimes à demander à l'Etat une clarification dans ce sens.
«Sans être pleureurs, nous sommes exigeants vis-à-vis du gouvernement, même si nous le soutenons activement», affirme ainsi Louis de Broissia (UMP, Côte-d'Or) qui dirige le groupe de la «droite, du centre et des indépendants» à l'ADF.
Car par delà le consensus, les deux camps s'apprêtent à se livrer une farouche bataille à l'occasion des cantonales, dont le contrôle de l'ADF sera aussi un des enjeux. Depuis la victoire du PS aux cantonales de 2004, qui avaient vu dix départements basculer de droite à gauche, cette dernière contrôle une majorité de départements, pour la première fois depuis la création de cette collectivité territoriale. Mais la majorité de Claudy Lebreton à l'ADF ne tient qu'à deux ou trois sièges.
«L'ADF n'est pas un instrument mineur et notre objectif est de regagner des départements. Nous ne négligerons rien», assure M. de Broissia. Parmi les gains espérés par la droite figurent notamment plusieurs départements de la grande couronne parisienne, comme l'Oise ou la Seine-et-Marne, et du sud de la France, comme le Vaucluse.
Au contraire, la gauche espère bien accroître sa majorité à l'ADF, pour «renforcer le travail accompli depuis quatre ans», selon M. Sirugue. «Plus d'une dizaine de départements peuvent basculer en notre faveur», affirme-t-il. «En outre sur les 2.100 cantons renouvelables, deux tiers sont détenus par la droite et statistiquement, le risque de perdre est plus grand pour les sortants».
Mais le PS compte aussi sur le couplage des cantonales avec les municipales pour en faire, comme en 2004 avec les régionales, un véritable «rendez-vous national».c=http://www.bigadne
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