La France urbaine porte la croissance démographiqueÂ
Par A.W.
Alors que le nombre de naissances en France a reculé de près de 7 % en 2023, révélait la semaine dernière l’Insee, l’Institut a également constaté que ce sont les zones urbaines qui étaient le principal moteur de la croissance démographique du pays ces dernières années.
Dans son dernier recensement publié il y a quelques jours, l’organisme observe ainsi que le ralentissement constaté sur l’ensemble du pays entre 2015 et 2021 comportait plusieurs disparités.
67,4 millions d’habitants
Selon ses dernières données sur l’évolution de la population française, au 1er janvier 2021, « 67 408 000 personnes vivent en France hors Mayotte, soit une croissance moyenne de 0,3 % par an depuis 2015, […] soit 203 000 habitants supplémentaires chaque année, environ la population de la commune de Reims ». Si « cette augmentation de population est davantage tirée par le solde naturel (+ 0,2 %) [la différence entre les naissances et les décès, NDLR] que par le solde migratoire apparent (+ 0,1 %) », il s’agit en fait d’un « ralentissement démographique » puisqu’entre 2010 et 2015, l’augmentation était de 0,5 % par an en moyenne, constate l’autrice de l’étude.
Un ralentissement qui s’explique par « une plus faible contribution du solde naturel dans toutes les régions à l’exception de la Guyane ». En cause, plusieurs facteurs : « D’une part le nombre de décès s’accroît, du fait de l’arrivée à des âges avancés des générations nombreuses du baby boom et, dans une moindre mesure, de l’épidémie de Covid 19 sur la dernière année de la période. D’autre part, le nombre de naissances recule, avec la baisse de la fécondité et du nombre de femmes en âge de procréer. »
Le quart nord-est et les Antilles en berne
Une réalité qui cache, toutefois, des disparités importantes sur le territoire.
Si la plupart des régions ont continué de voir leur population progresser ou se stabiliser, quelques-unes ont vu leur population déclinée. En Métropole, c’est le cas de la Normandie et de la Bourgogne-Franche-Comté (mai aussi des Hauts-de-France et du Centre-Val de Loire dans une moindre mesure) qui ont vu leur démographie s’affaisser légèrement de 0,1 % par an en moyenne entre 2015 et 2021 et ainsi perdre respectivement, près de 2 000 et 3 500 habitants.
Une baisse sans comparaison avec celle vécue par la Guadeloupe et la Martinique, due à un solde migratoire négatif (0,9 % et - 1 %). Deux territoires de moins de 400 000 habitants qui ont subi un déclin de 0,6 % (- 2 279 habitants par an) et de 0,9 % (- 3 355 habitants par an) de leur population durant cette période, alors même qu’ils avaient déjà connu une perte de population presque similaire entre 2010 et 2015.
Pour l’essentiel, « les départements qui perdent de la population sont localisés dans le quart Nord Est, le Centre et le Massif central », analyse l’autrice de l’étude qui note que « la population baisse fortement en Martinique et dans les départements de la Meuse et de la Haute Marne. Ces deux départements cumulent déficits naturel et migratoire apparent ». En tout, la population baisse à un rythme de diminution moyen d’au moins 0,2 % par an dans 23 départements.
Guyane, Corse et Occitanie dynamiques
A l’inverse, le rythme de croissance de la population a atteint ou a dépassé 0,4 % par an dans neuf régions. Il est le plus élevé en Guyane (+1,6 %), Corse (+1 %), Occitanie (+0,7 %), Pays de la Loire (+0,6 %), Auvergne Rhône Alpes et Bretagne (+0,5 % chacune).
Malgré un solde migratoire négatif (-0,9 %), la Guyane a connu un solde naturel particulièrement élevé (+2,5 %), à l’inverse de la Corse et l’Occitanie dont le solde migratoire a compensé un solde naturel en légère berne voire stable.
« Les fortes croissances démographiques se concentrent dans un nombre plus restreint de départements qu’auparavant, autour de Paris, le long de la façade atlantique, dans le Sud et dans le couloir rhodanien. La population de la Guyane, de l’Hérault, de la Haute Garonne, de la Loire Atlantique, de la Gironde, de la Corse-du-Sud et de la Haute Savoie a augmenté de 1 % ou plus en moyenne par an entre 2015 et 2021. À l’exception de la Guyane, l’excédent migratoire y est élevé », observe L’Insee.
Par rapport à la période quinquennale précédente, la croissance de la population est moindre dans tous les départements, à l’exception des Alpes Maritimes, Alpes de Haute Provence, Lot, Lozère et Hautes Pyrénées.
Solde naturel négatif dans les campagnes
Dernier enseignement, la population a augmenté deux fois plus vite dans les villes (0,4 % en moyenne par an), que dans les zones rurales (0,2 %), alors que la croissance était identique entre les deux espaces lors de la période 2010-2015.
Dans les campagnes, « le solde naturel est devenu négatif […] malgré la contribution positive du solde migratoire apparent ». « Au sein de l’espace rural, la population est stable dans les communes hors influence des pôles : le déficit des naissances par rapport aux décès est compensé par un solde migratoire apparent positif. Elle augmente à l’inverse dans les communes sous influence des pôles (+0,3 %), où la croissance démographique est aussi portée par le solde migratoire apparent », explique l’Insee.
Pour ce qui est de « l’urbain densément peuplé, la croissance est soutenue par un solde naturel positif (+0,6 %) malgré un solde migratoire négatif (-0,2 %). À l‘inverse, l’évolution de la population dans l’urbain de densité intermédiaire est portée par un solde migratoire positif (+0,3 %) ».
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