En France, la mortalité a augmenté de 9,1 % en 2020, chiffre inédit depuis 70 ans
Par A.W.
Une mortalité élevée et une nette baisse de l'espérance de vie. Dans deux études publiées hier, l'Insee confirme les conséquences de la crise sanitaire sur la population française en 2020.
Avec près de 669 000 décès survenus l'an dernier, toutes causes confondues, la mortalité a été exceptionnelle. En raison de la pandémie de covid-19, ce sont près de 56 000 décès de plus qu’en 2019 (+ 9,1 %) qui ont ainsi été enregistrés.
Chez les plus de 70 ans et dans l’est du pays
« Une telle hausse de la mortalité n’a pas été enregistrée en France depuis 70 ans », selon l’Insee qui souligne que la hausse observée en 2020 est notamment « sans commune mesure » avec celle observée lors des épisodes grippaux et caniculaires sévères des années précédentes.
Si l’excédent de décès en 2020 par rapport à 2019 a été un peu plus prononcé pour les hommes (+ 10 %) que pour les femmes (+ 8 %), il a aussi été « d’autant plus élevé que les personnes étaient âgées ».
Parmi les plus âgés, la hausse est très nette à partir de 70 ans (+ 11 %). « Elle bondit à 14 % entre 70 et 79 ans, et se situe à des niveaux élevés entre 80 et 89 ans (+ 9 %) et au-delà (+ 12 %). Au total sur l’année, les décès de personnes de plus de 70 ans ont augmenté de 52 100 », selon les auteurs de l’étude.
En outre, l’épidémie de Covid-19 n’a pas affecté les territoires de manière uniforme. « Sur l’ensemble de l’année 2020, les départements où les décès dépassent d’au moins 10 % ceux de 2019, sont situés dans la moitié est de la France métropolitaine, en incluant la région Île-de-France », observe l’Insee. Les excédents de décès sur l’année sont ainsi les plus forts en Île-de-France (+ 19 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (+ 15 %) alors que, dans l’ouest de la France, la surmortalité est relativement faible, et globalement comprise entre + 1 % et + 6 %.
Dans la quasi-totalité des pays européens, les décès ont augmenté en 2020, la France se situant en position médiane avec + 9,1 % : « D'après les données disponibles mi-mars, la hausse des décès est plus forte dans tous les pays limitrophes de la France, à l'exception notable de l'Allemagne (+ 5 %) et du Luxembourg (+ 8 %) ».
Recul de 6 à 7 mois de l’espérance de vie
Conséquence de cette surmortalité, l’espérance de vie a elle reculé de six mois pour les femmes (85,1 ans) par rapport à 2019, et de 7,2 mois (79,1 ans) pour les hommes, une baisse « bien plus forte qu’en 2015, année marquée par une forte grippe hivernale (- 0,3 an et - 0,2 an) ».
La baisse de l’espérance de vie en 2020 est essentiellement due à la hausse des décès aux âges élevés. « Pour les femmes, l’augmentation des décès après 70 ans explique 91 % de la baisse de l’espérance de vie, contre 85 % pour les hommes. L’évolution des décès de personnes de 80 ans ou plus explique à elle seule 63 % de la baisse de l’espérance de vie des femmes et 48 % de celle des hommes. La mortalité avant 40 ans a en revanche baissé en 2020 par rapport à 2019 et a donc contribué à une hausse de l’espérance de vie », explique l’Insee.
En parallèle, l’Institut constate un « recul historique » du nombre de mariages avec seulement 155 000 mariages célébrés (150 000 entre personnes de sexe différent et 5 000 entre personnes de même sexe). Une baisse de 31 % par rapport à 2019 causée, là aussi, par la pandémie qui a « empêché la tenue des célébrations ou incité à les repousser en raison de la limitation du nombre d’invités ».
Consulter l'étude sur la mortalité exceptionnelle .
Consulter l'étude sur la nette baisse de l’espérance de vie.
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