L'évolution du recyclage en France : une lente progression
Par Lucile Bonnin
Selon les dernières données disponibles, l’agriculture, l’industrie, le tertiaire et les ménages ont produit 94 millions de tonnes de déchets non minéraux non dangereux en 2022. Sur ces millions de tonnes de déchets, près de la moitié (46 %) ont été recyclés. C’est ce que pointe une note publiée ce jour par le Commissariat général au développement durable à l'occasion de la journée mondiale du recyclage.
En dehors de ces déchets non minéraux non dangereux, on enregistre en 2022 240 millions de tonnes de déchets minéraux, provenant presque exclusivement du secteur de la construction, dont 55 % ont été recyclés. De plus, sur 11 millions de tonnes de déchets dangereux, nécessitant des installations de traitement spécifiques et présentant un risque pour la santé humaine et l’environnement, 32 % ont été recyclés.
« Tous déchets confondus, le taux de recyclage est de 52 %, contre 48 % en 2010 », peut-on lire dans la note publiée sur le site notre-environnement.gouv.fr.
Des objectifs ambitieux qui peinent à être atteints
Il faut rappeler que la France s’est fixée un objectif inscrit dans la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015. Dans ce texte, la France s’est engagée à atteindre 55 % de recyclage des déchets non minéraux non dangereux en 2020 et 65 % en 2025, conformément aux orientations de l’Union européenne.
Force est de constater que « ces objectifs ambitieux peinent à être atteints. » En effet, deux ans après la date butoir, seulement 46 % des déchets non minéraux non dangereux sont recyclés en France. Le retard s’accumule et il est difficile de penser que cette année, le nouvel objectif fixé à 65 % de déchets recyclés soit effectivement atteint. Ce taux devrait augmenter en trois ans de près de 20 %.
Il est aussi rappelé dans cette note que la loi impose des objectifs de réduction et de meilleure valorisation des déchets avec notamment celui de « diviser par deux les déchets non dangereux non inertes mis en décharge entre 2010 et 2025 » et de « réduire de 10 % les quantités de déchets ménagers et assimilés entre 2010 et 2020. »
Le taux de recyclage des déchets municipaux augmente
Le Commissariat général au développement durable estime cependant que les déchets ménagers sont « de mieux en mieux traités » en France. « La quantité de déchets ménagers s’élève à 34,7 millions de tonnes, soit 10 % des déchets produits en France. »
On observe une « tendance vers une meilleure valorisation des déchets » qui est « favorisée par la structuration de filières spécialisées, dites de responsabilité élargie du producteur (REP), qui organisent la gestion de certains flux de déchets. »
Surtout, les collectivités locales améliorent ces dernières années « le traitement des déchets municipaux en développant la collecte sélective des déchets ménagers et assimilés (porte-à-porte, conteneurs d’apports volontaires et déchèteries). Ainsi, entre 2016 et 2022, le taux de recyclage des déchets municipaux est passé de 39,7 % à 43, % » . Aussi, « la mise en décharge diminue sur la même période, passant de 28 % à 24,3 % ».
Pour mémoire, les déchets municipaux comprennent « les déchets ménagers et assimilés, hors délais et gravats, collectés par le service public de gestion des déchets, les déchets ménagers collectés par d’autres canaux (retour distributeurs, bornes de collecte…) ainsi que les biodéchets compostés à domicile » et les déchets de nettoiements de la voirie.
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