Deux heures hebdomadaires supplémentaires de sport au collège : le dispositif détaillé pour septembre 2023
Par Lucile Bonnin
En octobre 2022, 169 collèges se sont lancés dans une expérimentation sportive dans 46 départements. Le but : mettre en œuvre dans chaque établissement une organisation qui facilite « l'accès des élèves volontaires de la 6e à la 3e aux clubs sportifs de leur territoire, sur le temps périscolaire, en relation avec le projet d'éducation physique et sportive (EPS) de l'établissement et le comité d'éducation à la santé, à la citoyenneté et à l'environnement (CESCE) ».
Pour la rentrée 2023, le gouvernement souhaite étendre le dispositif à 700 collèges volontaires. C’est ce qui est détaillé dans une instruction publiée hier et signée par la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castera et le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Pap Ndiaye. Un dispositif qui reste encore timide, puisqu’il concerne environ 10 % des établissements sur l’ensemble des départements.
Ce dispositif lancé dans le cadre l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) vise à encourager la pratique sportive des jeunes et notamment ceux qui sont « les plus éloignés d’une pratique sportive régulière, et tout particulièrement les élèves qui ne sont pas inscrits à l’association sportive scolaire ou dans une structure sportive. »
Organisation en amont
Les collèges volontaires pourront se manifester d’ici la mi-mai auprès des recteurs de région académique. « Une carte des collèges volontaires sera établie en mai 2023. »
Une fois cette étape passée, les chefs d’établissements volontaires « doivent proposer une organisation dédiée permettant de mettre en œuvre deux heures d’activité physique et sportive supplémentaires par semaine sur le temps périscolaire, à destination des élèves les plus éloignés de la pratique sportive » , comme il est précisé dans l’instruction.
Des créneaux de deux heures doivent être identifiés dans les emplois du temps des élèves. Les chefs d’établissements doivent aussi identifier pour ces créneaux « les installations sportives de l’établissement disponibles pour ces activités en dehors des heures de pratique scolaire de l’EPS et de l’association sportive scolaire, qui restent prioritaires dans l’occupation de ces installations. »
Il est précisé que ces activités peuvent se dérouler à proximité de l’établissement scolaire, « en extérieur ou au sein des installations dédiées des collectivités territoriales, des clubs ou associations sportives ».
Cette nouvelle offre doit être promue auprès « des élèves et de leurs familles » dès le début septembre. Ces deux heures de sport supplémentaires sont en effet non obligatoires pour les élèves. Les chefs d’établissements doivent veiller « à ce que le public cible bénéficie prioritairement du dispositif, en contribuant à lutter contre les préjugés, les fausses représentations (notamment sexistes), ou l’autocensure de certains élèves. Ils adressent la liste des élèves volontaires aux acteurs sportifs courant septembre. »
Mobilisation des collectivités locales
Les recteurs de région académique sont chargés de mobiliser « les acteurs sportifs locaux afin de proposer, sur les créneaux horaires identifiés par les chefs d’établissement, une offre répondant aux besoins du public prioritaire. Cette offre, gratuite pour les élèves, doit être complémentaire de l’offre sportive du territoire scolaire et extra-scolaire, dans l’esprit des conventions passées entre les partenaires (MENJ, MJSOP, UNSS, Usep, fédérations) ».
Pour développer cette offre, les établissements doivent travailler en lien avec le tissu sportif local. L’instruction dresse la liste des associations « éligibles » : les associations sportives affiliées aux fédérations sportives agréées ; les associations sportives agréées « Sport » ou « Jeunesse éducation populaire » ; les associations affiliées à une fédération nationale agréée « Jeunesse éducation populaire » ; les structures des loisirs sportifs marchands. Un professeur d’EPS peut solliciter une autorisation de cumul d’activités lui permettant d’intervenir avec les clubs et associations, « dès lors qu’il est détenteur la carte professionnelle d’éducateur sportif. »
Les collectivités locales vont être mobilisées dans ce cadre par les recteurs de région académique afin de créer une « synergie entre les acteurs [pour] favoriser la complémentarité des interventions nécessaires au déploiement des « deux heures », notamment pour l’accès aux équipements sportifs du territoire. » Les zones de revitalisation rurale (ZRR) et les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) feront l‘objet d’une attention particulière.
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