Deux circulaires pour déployer des dispositifs en faveur du sport à l'école
Par Lucile Bonnin
Promouvoir le sport auprès de la jeunesse est plus que jamais une priorité, à la veille de la tenue des Jeux olympiques à Paris en 2024 et dans le cadre du déploiement de la stratégie nationale sport-santé. Depuis 2017 déjà, une Semaine olympique et paralympique a lieu dans les écoles (Lire Maire info de lundi dernier). D’autres mesures viennent désormais compléter cette volonté de faire du sport une priorité en matière d’éducation.
Le constat est le suivant : « La pratique régulière d'une activité physique et sportive (APS) doit être favorisée dans l'ensemble des espaces et temps scolaires, avec et au-delà de l'éducation physique et sportive (EPS), discipline obligatoire, et du sport scolaire qui en constituent le fil conducteur. » (extrait d'une circulaire du 23 juin 2021 sur la feuille de route sport-éducation)
C’est avec l'objectif de généraliser ce dispositif d’ici à la rentrée 2024, que le ministère de l'Éducation nationale a publié mi-janvier deux circulaires détaillant le cadre, d’une part, du dispositif « 30 minutes d'activité physique quotidienne » , et d’autre part, le dispositif « Une école – un club ».
30 minutes d'activité physique quotidienne
Le projet n’est pas nouveau mais devrait se généraliser avec la publication de cette circulaire, le 12 janvier dernier. Depuis la rentrée de septembre 2020, il est en effet préconisé de développer 30 minutes d'activité physique les jours où il n'y a pas d'enseignement d'EPS programmé. À ce jour, 7 000 écoles volontaires, représentant environ 21 000 classes et près de 500 000 élèves ont intégré ce dispositif.
Sauter, danser, courir, marcher : « Les formes que peuvent prendre les « 30 minutes d'activité physique quotidienne » sont variées et doivent être adaptées au contexte de chaque école, est-il précisé dans la circulaire. Elles peuvent être fractionnées et combinées sur les différents temps scolaires (par exemple sous forme de pauses actives ou lors de récréations), mais aussi périscolaires. »
Pour mettre en œuvre cette pratique au sein d’un établissement, il est conseillé de faire avec l’environnement existant, c’est-à-dire dans la cour d’école, les locaux scolaires, les terrains à proximité, etc. Tous les acteurs de la communauté éducative (enseignants, éducateurs, familles, municipalité, associations partenaires dont notamment l'USEP et l'UGSEL, clubs sportifs, etc.) peuvent être impliqués dans cette organisation.
Les enseignants et les collectivités qui se sont engagés dans ce dispositif relèvent notamment un développement des capacités motrices, une meilleure attention ainsi qu’une meilleure concentration des élèves.
Renforcer les liens entre écoles et clubs
Cette première circulaire annonce enfin que le ministère de l'Éducation nationale « encourage la création de passerelles entre le monde scolaire et le monde sportif » . Cette annonce est précisée et détaillée dans une autre circulaire, publiée le même jour sous le nom « Une école – un club » .
Concrètement, est attendu « un rapprochement des écoles avec les 300 000 associations sportives, et notamment les clubs sportifs affiliés à des fédérations sportives agréées, qui maillent le territoire national » , peut-on lire dans le texte. Les projets écoles/clubs proposant une offre para-sportive pour les jeunes en situation de handicap sont d’ailleurs particulièrement encouragés.
Le but est que l’école et le club co-construisent un programme notamment dans le cadre des 30 minutes d’activités physiques quotidiennes, diffusent des contenus pédagogiques adaptés, accompagnent les équipes pour présenter un projet en conseil d’école « afin que l'équipe pédagogique, les parents et la collectivité territoriale concernée soient pleinement associés. »
Accompagnement et financement
Pour le déploiement des 30 minutes d’activité physique quotidienne, il est indiqué dans la circulaire qu’un « référent 30' APQ a été désigné auprès de chaque directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) et en lien avec les services départementaux à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES) » pour accompagner la mise en place de projets. Pour en bénéficier, « chaque école déclare la mise en œuvre de la mesure 30' APQ par le formulaire dédié dans « démarches simplifiées » » . Une fois son dossier validé par le référent 30' APQ pour une durée de trois ans, l'école bénéficie d'un kit de matériel sportif, financé par l'Agence nationale du sport et le Comité d'organisation des Jeux de Paris 2024. S’il est fait appel à des intervenants extérieurs, un agrément de l’inspecteur de l’Éducation national est nécessaire ainsi qu’une autorisation du directeur d’école.
Autre disposition annoncée dans la circulaire : à partir de 2022, les écoles labellisées « Génération 2024 volontaires » pourront bénéficier de « coupons Génération 2024 » dès lors qu'elles ont une convention de partenariat avec un club sportif de proximité. « Ces coupons constituent une participation financière à la prise en charge d'interventions de clubs sportifs locaux dans le cadre de l'EPS. L'intervention du club prendra la forme de six séances, d'environ une heure (à moduler en fonction du projet pédagogique, de l'activité sportive et des infrastructures utilisées) durant le temps scolaire, au sein de l'école ou des espaces et équipements utilisés pour l'EPS. »
Enfin, il est rappelé que ces dispositifs en faveur du sport s’inscrivent dans la feuille de route « sport éducation » du 23 juin 2021 qui fixe les priorités en la matière. Il est d’ailleurs annoncé que le développement de savoirs sportifs fondamentaux que sont le « savoir rouler à vélo » et le « savoir nager », feront l’objet, eux aussi, prochainement « d’un cadrage réglementaire » avec « une attention particulière des autorités rectorales dans la préparation des plans académiques de formation. »
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