Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 27 juin 2024
Petite enfance

Des communes partenaires de l'Unicef appellent à renforcer les politiques de l'enfance

Dans le cadre des élections législatives, plus d'une soixantaine d'élus d'une quarantaine de villes ont co-signé avec l'Unicef une déclaration pour exprimer leurs inquiétudes quant à l'avenir des droits de l'enfant en France.

Par Lucile Bonnin

« À l’heure où les droits humains, et notamment les droits de l’enfant sont de plus en plus mis en cause en France et dans le monde, à travers les paroles ou les actes, il est plus que jamais crucial pour l’ensemble des acteurs de rappeler que les droits de l’enfant ne sont pas négociables. »  Voilà comment débute la déclaration de l’Unicef publiée hier et dont plusieurs élus sont signataires. 

Une quarantaine de communes s’est donc associée à l’Unicef comme Bordeaux, Brive-la-Gaillarde, Linselles, Quimper, Strasbourg, Nice,  Marseille, Laon ou encore Saint-Maximin pour alerter dans le cadre des élections législatives sur l’importance de faire de la politique de l’enfance une priorité sur tout le territoire national, et ce dans l’intérêt de l’enfant « quelles que soient ses origines, ses conditions de vie et sa situation familiale. » 

Des collectivités engagées 

Le communiqué de presse rappelle que « les villes se sont accordées pour faire de l’enfance leur boussole, pointant l’urgence de renforcer les politiques de prévention de la précarité infantile et de lutter contre les discriminations dans l’accès à l’éducation, à l’alimentation, au logement, aux loisirs, à la protection et à la santé ». 

Selon l’Unicef, « un enfant sur cinq vit dans la pauvreté, avec des disparités criantes selon les territoires ». L’année dernière, la Défenseure des droits expliquait que le droit d’accéder à des loisirs, des activités sportives ou culturelles qui est fondamental est « loin d’être effectif »  pour de nombreux enfants et jeunes (lire Maire info du 15 novembre 2023). D’où l’importance de mettre en place « une coopération consolidée entre les Villes amies des enfants et l'État pour mettre en œuvre des politiques locales efficaces et inclusives, conformément aux engagements internationaux et aux principes de la Convention internationale des droits de l'enfant ». 

Il est d’ailleurs souligné dans le communiqué que les villes, agglomérations et inter-communautés ont des compétences pour agir dans ce sens et « répondre aux besoins des enfants en lien avec les services de l’Etat et le secteur associatif ». « Les leviers à leur disposition sont nombreux : restauration scolaire, centres d’accueil et de loisirs, mobilité, éducation, logement, etc. Ensemble, les villes peuvent contribuer à briser le cycle de reproduction de la pauvreté et avancer vers la réalisation des droits de chaque enfant », ont-elles réaffirmé. Mais pour le faire, les collectivités ont besoin de moyens. 

Inquiétudes 

« Les droits de l'enfant ne peuvent pas être relégués au second plan dans le débat politique. Nous sommes profondément préoccupés par la possibilité d'une régression des droits des enfants, en particulier pour les plus vulnérables d'entre eux. Nous rappelons avec force que le principe d’égalité des droits et de non-discrimination, instaurés depuis 35 ans par la CIDE, doit s’appliquer à tous les enfants sans distinction », déclare Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France.

Ainsi, sous la bannière de l’Unicef, certains élus « pressent les candidats aux élections législatives de placer les droits de l'enfant au cœur de leur programme politique, assurant ainsi un avenir meilleur pour tous les enfants en France. » 

La semaine dernière, l’Unicef a d’ailleurs publié 12 recommandations à destination des candidats dont certaines portent sur les territoires outre-mer, sur les mineurs non accompagnés ou encore sur la santé mentale des plus jeunes. 
 

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