Dépenses communales : l'inflation du « panier du maire » a largement ralenti l'an passé
Par A.W.
Une fois n’est pas coutume, le prix du « panier du maire » a progressé moins rapidement que celui des ménages. C’est ce que révèle le dernier « indice de prix des dépenses communales » publié hier par La Banque postale, qui constate que l’année 2024 a été marquée par un « net ralentissement » de l’inflation supportée par les communes après deux années particulièrement difficiles.
Après avoir subi une pression inflationniste « particulièrement forte » en 2022 et 2023, les communes ont ainsi pu profiter, l’an dernier, d’une accalmie bienvenue dans l’évolution du prix de leur panier moyen.
Hausse de 1 %
Alors que le coût du « panier du maire » progressait encore de 4,3 % en 2023, la hausse des prix enregistrée par les communes sur leurs dépenses en 2024 a ainsi ralenti pour n’augmenter que de 1 %, charges financières comprises ou non.
Résultat, l’inflation supportée par les ménages français est même devenue plus dynamique (+ 1,8 %) que l’indice de prix des dépenses communales. Un phénomène assez rare pour le souligner puisque les acteurs publics ont subi sur les dix dernières années une « inflation » bien plus forte que celle des ménages - l’écart atteignant 0,4 point en moyenne - « en raison des spécificités de la dépense publique communale ».
La Banque postale constate, d’ailleurs, que les premiers éléments de l’année en cours montrent que cet écart entre l’indice « ménage » et l’indice « communal » se confirme encore au premier trimestre 2025 (+ 1 % contre + 1,4 %), bien qu’il se réduise déjà.
Ainsi, « à l’inverse de ce qui avait pu être constaté ces dernières années, l’écart avec l’indice de prix des dépenses communales devient en quelque sorte plus favorable aux dépenses communales, conséquence de la composition du panier de dépenses des communes, dont plusieurs indices de prix marquent de forts ralentissements voire diminuent », explique la banque publique.
Les petites communes, grandes bénéficiaires
Si l’ensemble des communes ont vu la hausse des prix nettement ralentir, ce bénéfice touche en particulier les plus petites.
Alors qu’elles ont été les plus impactées sur les dix dernières années et notamment lors de la crise inflationniste en 2022 et 2023, ce sont les communes de moins de 3 500 habitants qui enregistrent le ralentissement le plus important en 2024 avec une hausse limitée à 0,8 %, contre + 4,3 % l’an passé.
A l’inverse, celles de plus de 30 000 habitants voient leur indice progresser de 1,1 %, bien qu’elles aient été légèrement moins frappées par la hausse des prix durant la dernière décennie. Mais, globalement, on peut retenir que le constat reste le même entre les différentes strates .
Des dépenses de personnels toujours impactées
Cette accalmie et ce retournement bénéficiant davantage aux budgets communaux s’expliquent avant tout par « la différence de composition entre le panier du maire et le panier des ménages », rappelle La Banque postale, qui note que l’exercice 2024 a été globalement marqué par « un ralentissement voire une baisse des prix » qui touche notamment les secteurs de la construction et de l’énergie, mais aussi les taux d’intérêt.
Un exemple : alors que « la hausse très marquée des prix de l’électricité, des combustibles et des carburants avait particulièrement affecté les budgets communaux - en lien avec le poids de ces dépenses dans les achats et charges externes des communes, en particulier les plus petites strates - leur évolution à la baisse telle que constatée depuis plusieurs mois joue favorablement sur l’indice de prix communal », observent les auteurs de l’étude.
A noter, par ailleurs, le nouveau recul des indices de prix des dépenses des postes de « matériel informatique et communications » qui sont « les seules composantes de l’indice à avoir enregistré que des baisses significatives et quasiment continues depuis 1999 ».
En revanche, les charges de personnel ont continué d’être impactées l'an dernier (+2,4%) - bien que de façon moindre par rapport à 2023 - en raison de la revalorisation et de la hausse du point d'indice ainsi que du « glissement-vieillesse-technicité ».
Et cela devrait continuer au premier trimestre 2025 avec une évolution des dépenses de personnel qui resterait « relativement dynamique » du fait de la hausse de 3 points de la contribution employeur à la CNRACL (passant de 31,65 % à 34,65 %).
Habituellement présenté en novembre, à l’occasion du Congrès des maires, cet indice des prix - qui vise à traduire le coût de la dépense pour les communes et reflète le prix du « panier du maire » - sera dorénavant dévoilé lors de chaque premier semestre de l'année en cours. « L’analyse sur l’année civile précédente paraissant plus logique par rapport aux pratiques existantes en matière d’observation de l’inflation, et plus pertinente », indique La Banque postale.
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