Maire-info
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Édition du lundi 14 novembre 2022
Démographie

Déménagements des séniors : l'accès aux soins devient souvent plus complexe

La Caisse des dépôts a publié son 38e numéro de ses études « Questions politiques sociales » à propos de la mobilité résidentielle des séniors. Cet état des lieux montre que les séniors déménagent souvent vers des communes moins denses.

Par Lucile Bonnin

Déménagement et départ à la retraite vont souvent de pair. Une étude publiée par la Caisse des dépôts le 9 novembre dernier montre l’ampleur de la mobilité résidentielle des séniors. On y apprend d’abord que chaque année, « environ 5 % des 55-64 ans changent de résidence. » 

Et c’est un phénomène qui demeure « significatif bien après 65 ans. »  Une étude menée en janvier par l’Insee montre que 12 % des départs en retraite s’accompagnent « d’une mobilité résidentielle au cours des trois ans qui entourent cette sortie de la vie active »  (lire Maire info du 27 janvier). 

Disparités générationnelles et sociales 

L’étude pointe des différences concernant la mobilité des séniors. D’abord, la mobilité résidentielle des séniors a tendance à décroître ensuite pour « s’établir à moins de 3 % entre 65 et 74 ans avant de fortement rebondir après 85 ans (presque 6 %) en lien notamment avec les nombreuses entrées en établissements pour personnes âgées. » 

Selon le niveau de diplôme, les migrations ne sont pas non plus les mêmes. L’auteur de cette publication observe que les migrations vers des communes peu denses ou très peu denses, entre 55 et 69 ans, sont plus marquées chez les personnes diplômées du supérieur que chez les personnes non diplômées ou n’ayant que le certificat d’études. Il précise que « ce phénomène contribue à atténuer la forte sous-représentation des plus diplômés dans les communes peu denses ou très peu denses avant l’âge de la retraite. » 

L’accès aux soins n'est pas une motivation

Les résultats montrent un paramètre surprenant concernant les déménagements des personnes âgées : « les déménagements ne semblent guère motivés par la recherche d’un meilleur accès aux soins de santé. »  D’ailleurs, « les séniors qui déménagent voient aussi souvent leur accès aux soins se dégrader que s’améliorer. » 

Les déménagements vers des départements non littoraux modifient et détériorent sensiblement l’accessibilité aux soins des personnes. L’auteur rappelle que « l’accessibilité des soins est extrêmement variable d’une commune à l’autre »  mais que, en général, elle est « plus élevée sur les littoraux de la façade atlantique et de la Méditerranée »  et « de manière plus marquée encore pour les infirmiers et masseurs kinésithérapeutes que pour les généralistes. » 

Il est cependant nécessaire de préciser que, après 85 ans, « les départements présentant un solde migratoire fortement positif sont souvent ceux disposant d’une importante capacité d’accueil en Ehpad », comme la Haute-Loire, la Lozère et la Saône-et-Loire. 

L’Ouest a la cote 

Sans surprise, les chiffres montrent que la région Île-de-France est boudée une fois l’âge de la retraite atteint. « L’Île-de-France et les départements adjacents enregistrent d’importants flux net de départs vers les départements littoraux entre 55 et 64 ans » , peut-on lire dans le numéro. 

Parmi les destinations privilégiées des séniors on retrouve notamment les départements des Côtes-d’Armor et du Morbihan, de la Vendée, de la Charente-Maritime, des Landes, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, de la Dordogne, de la Creuse et du Lot.

Télécharger l'étude. 

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