Après la crise sanitaire, 30 000 associations n'écartent pas le dépôt de bilan
Avec le confinement, la vie des deux tiers des associations françaises (68 %) s’est quasiment arrêtée, selon les résultats d’une enquête dévoilée mardi par le réseau Recherches et solidarités, à laquelle ont répondu 13 000 dirigeants. Plus des trois quarts (77 %) ont vu leur activité réduite de plus de 50 %. Conséquence logique de ce coup d’arrêt : 86 % des associations interrogées ont annulé les événements prévus pendant la période mars-mai 2020. Le taux grimpe à « 90 % dans les loisirs, la vie sociale, la culture et le sport » .
La communication au sein des associations a ainsi été complètement bouleversée. Plus de la moitié d’entre elles affirment avoir « revu leur fonctionnement ». Parmi elles, 34 % ont utilisé les outils numériques « pour travailler ou garder le lien à distance » et 23 % ont vu dans le confinement l’opportunité d’instaurer de « nouvelles pratiques » en matière d’organisation mais aussi de gouvernance. Des dirigeants, cités dans l’enquête, ont, par exemple, décidé pêle-mêle de « retravailler le projet associatif global », revoir leurs « objectifs prioritaires » ou de « développer de nouvelles activités au format numérique pour les bénéficiaires ».
Le respect des gestes barrières inquiète
A l’heure de la reprise, envisagée le plus souvent à partir de septembre (58 %), une question hante particulièrement les dirigeants d’associations : l’activité de leur association est-elle compatible avec le respect des gestes barrières ? 69 % des responsables associatifs interrogés en font la première de leur préoccupation, selon l’enquête.
Les adhérents vont-ils revenir ? 45 % des dirigeants se posent cette autre question essentielle au regard de la baisse des ressources provenant des cotisations que les associations ont subie pendant la période de confinement. Un confinement qui aurait pu, dans certains cas, distendre le lien entre les associations et leurs bénéficiaires.
La remobilisation des bénévoles, dont le moral était déjà bien entamé avant cette crise sanitaire, était aussi un enjeu pour 37 % des dirigeants.
Des « attentes fortes » envers les collectivités
En quête de « visibilité financière », un tiers des associations en moyenne s’affairent, elles, à reprendre rapidement le « dialogue avec les collectivités locales et les administrations » et les « partenaires financiers » pour s’assurer qu’elles percevront bien leurs prochaines subventions ou leurs prestations d’activité.
Si les partenariats sont « globalement maintenus » pour un tiers des associations, une sur cinq (19 %) juge, en revanche, « plutôt affaiblis » les partenariats publics et privés conclus en début de saison. Signe de la crise économique qui vient, les soutiens des entreprises sont « en baisse » pour 25 % des associations. En somme, dans 56 % des cas, la crise sanitaire a eu un « impact négatif sur les finances » des associations, surtout dans les plus grandes et le domaine du tourisme social. Environ 30 000 associations (2 %) n’écartent pas le dépôt de bilan.
Dans ce contexte économique tendu, les associations, petites et moyennes en tête, expriment « des attentes fortes » envers les collectivités locales. Pour près d’une association sur quatre (23 %), une aide financière exceptionnelle est un « besoin prioritaire ».
Les difficultés financières sont, enfin, également le lot des associations employeuses, relève l’enquête. 31 % d’entre elles ont « moins de trois mois de trésorerie devant elles ». Près de 4 000 craignent le pire des scénarios : le dépôt de bilan.
Ludovic Galtier
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