Maire-info
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Édition du jeudi 20 mai 2010
Déchets

La Commission européenne ne proposera finalement pas de directive sur les biodéchets

La législation existante sur les déchets est suffisante pour assurer une gestion optimale des biodéchets, indique la Commission européenne dans une communication publiée mardi 18 mai. Selon le site actu-environnement.com, la commission estime qu'il vaut mieux laisser aux Etats membres la marge de manœuvre nécessaire pour adapter au mieux la gestion de ces déchets aux conditions locales. «Ce n'est pourtant pas, écrit le site, ce qu'avaient conclu les Etats membres eux-mêmes au cours du Conseil environnement de juin 2009. Ils estimaient que le sujet n'était que partiellement abordé dans les textes existants. Ils avaient notamment envisagé un étiquetage du compost et du digestat, une traçabilité des biodéchets, des mesures pour leur collecte séparée et des mesures de prévention. C'est la deuxième fois en dix ans qu'échoue une proposition européenne de directive sur ce thème.» La gestion des déchets municipaux reste très disparate dans l'Union européenne, rappelait l'Agence européenne de l'environnement (AEE) dans un rapport de mars 2010. En 2008, le recyclage et le compostage des déchets municipaux étaient les plus importants en Autriche (70% des déchets traités), Allemagne (65%), aux Pays Bas (60%) et Belgique (59%). Mais cinq Etats membres - Bulgarie, Roumanie, Malte, Lituanie et Lettonie - avaient mis en décharge plus de 90% de leurs déchets municipaux. Pourtant, «les déchets verts, de cuisine et de l'agro-alimentaire représentent environ 88 millions de tonnes de déchets municipaux par an. Ils sont une source importante de méthane, gaz à effet de serre au pouvoir de réchauffement global (PRG) 25 fois supérieur à celui du CO2.» L'émission de 10 millions de tonnes équivalent CO2 «pourrait être évitée en 2020 si le traitement biologique était optimisé, calcule la Commission. Un tiers de l'objectif européen d'énergies renouvelables dans les transports et 2% de l'objectif global en 2020 pourraient être atteints grâce à l'énergie tirée des déchets. La mise en œuvre complète des politiques existantes en matière de biodéchets pourrait générer des bénéfices environnementaux et économiques chiffré entre 1,5 et 7 milliards d'euros... Cette large fourchette dépend de l'ambition des politiques de recyclage et de prévention de ces déchets.» Bruxelles souhaite donc «déverrouiller ce potentiel en faisant le meilleur usage de la législation existante et laisser aux Etats membres les marges de manœuvre nécessaires pour choisir les options adaptées à leurs circonstances individuelles». Principaux moyens d'actions: prévention des biodéchets ainsi que traitement biologique (production de compost et de biogaz). La Commission européenne envisage plusieurs pistes: «Demander aux Etats membres que leurs programmes de prévention incluent des mesures spécifiques en matière de biodéchets, mettre au point d'ici 2011 un critère de qualité commun pour le compost, notamment en agriculture. Les deux premières mesures pourraient être mises en œuvre via la directive-cadre déchets, la troisième par l'intermédiaire de la directive sur les eaux usées.» «Une condition préalable importante est un apport de déchets de bonne qualité» aux processus que sont le compostage et la méthanisation, rappelle la Commission. Et cet apport de bonne qualité «passe avant tout par une collecte séparée des biodéchets». - Pour lire le communiqué, voir premier lien ci-dessous. - Pour accéder à la communication (en anglais), voir second lien ci-dessous (liens vers la communication et son annexe en bas de page).

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