Édition du mercredi 25 mai 2016
Dans une ville, la présence du RER offre plus d'emplois et recompose la population, selon l'Insee
De profondes mutations des déplacements domicile-travail, de la répartition des emplois et des résidents en Île-de-France se sont opérées au cours du XXe siècle. Si la construction d’autoroutes ou la hausse du taux d’accès à la propriété en sont en partie à l’origine, le réseau express régional (RER) a également largement contribué à ces changements. C’est ce que révèle une étude de l’Insee parue lundi.
L’institut rappelle que le RER d’Île-de-France a été mis en place dans un contexte de fort développement de la banlieue parisienne. « Après une progression rapide durant les deux décennies d’après-guerre, la croissance de la population et de l’emploi franciliens s’est ralentie entre la fin des années 1960 et celle des années 1990 », explique l’Insee. « Dans le même temps, le poids démographique de Paris dans la région a diminué, principalement au profit de la grande banlieue. Puis, au cours des années 1990, tandis que le transfert de population en direction de la banlieue s’est essoufflé, celui des emplois s’est poursuivi », précise l’institut.
Pour comprendre ces évolutions, l’étude (1) de l’Insee a déterminé le rôle du RER dans la croissance de la population et de l’emploi à proximité des gares qu’il dessert, notamment à partir des années 60 où le développement de l’Île-de-France a été marqué par le lancement de grands projets tels que la création de villes nouvelles et le déploiement d’infrastructures de transports modernes.
Ainsi, l’emploi aurait « progressé plus vite dans les communes d’Île-de-France reliées à Paris par une ligne de RER que dans celles, à caractéristiques égales, bénéficiant uniquement d’une desserte de train de banlieues », indique l’institut. Le passage du train de banlieue au RER aurait permis d’accroître l’emploi de 13 % entre 1975 et 1990 dans les communes de banlieue reliées au nouveau réseau et situées à moins de 20 km de Paris. A l’inverse, le RER n’aurait eu aucun impact sur les villes situées plus loin.
Le nombre d’entreprises aurait suivi la même dynamique et augmenté de 10 % sur la même période dans les communes desservies par le RER. « Cette progression est trois fois plus forte lorsque l’on s’intéresse uniquement aux entreprises détenues par des capitaux étrangers, suggérant que ces dernières sont beaucoup plus sensibles à l’accessibilité des communes où elles choisissent de s’implanter », détaille l’étude.
Et si la construction d’une station n’aurait pas d’impact sur la croissance de la population des communes, elle en aurait sur sa composition. Ainsi, dans les communes reliées au RER, l’augmentation des résidents diplômés du supérieur dépasse de 10 % celle de communes reliées uniquement aux trains de banlieue. Ce qui signifie que l’amélioration de l’accessibilité pourrait conduire à une « modification des caractéristiques sociales de la population au voisinage des stations en attirant des populations plus aisées », conclut l’Insee.
(1) L’étude s’appuie sur une comparaison entre certaines communes reliées au RER et un sous-échantillon de communes similaires desservies uniquement par le réseau de train de banlieue, en partant de l’hypothèse que si le déploiement du RER n’avait pas eu lieu, emploi et population auraient crû de la même manière et au même rythme.
L’institut rappelle que le RER d’Île-de-France a été mis en place dans un contexte de fort développement de la banlieue parisienne. « Après une progression rapide durant les deux décennies d’après-guerre, la croissance de la population et de l’emploi franciliens s’est ralentie entre la fin des années 1960 et celle des années 1990 », explique l’Insee. « Dans le même temps, le poids démographique de Paris dans la région a diminué, principalement au profit de la grande banlieue. Puis, au cours des années 1990, tandis que le transfert de population en direction de la banlieue s’est essoufflé, celui des emplois s’est poursuivi », précise l’institut.
Pour comprendre ces évolutions, l’étude (1) de l’Insee a déterminé le rôle du RER dans la croissance de la population et de l’emploi à proximité des gares qu’il dessert, notamment à partir des années 60 où le développement de l’Île-de-France a été marqué par le lancement de grands projets tels que la création de villes nouvelles et le déploiement d’infrastructures de transports modernes.
Ainsi, l’emploi aurait « progressé plus vite dans les communes d’Île-de-France reliées à Paris par une ligne de RER que dans celles, à caractéristiques égales, bénéficiant uniquement d’une desserte de train de banlieues », indique l’institut. Le passage du train de banlieue au RER aurait permis d’accroître l’emploi de 13 % entre 1975 et 1990 dans les communes de banlieue reliées au nouveau réseau et situées à moins de 20 km de Paris. A l’inverse, le RER n’aurait eu aucun impact sur les villes situées plus loin.
Le nombre d’entreprises aurait suivi la même dynamique et augmenté de 10 % sur la même période dans les communes desservies par le RER. « Cette progression est trois fois plus forte lorsque l’on s’intéresse uniquement aux entreprises détenues par des capitaux étrangers, suggérant que ces dernières sont beaucoup plus sensibles à l’accessibilité des communes où elles choisissent de s’implanter », détaille l’étude.
Et si la construction d’une station n’aurait pas d’impact sur la croissance de la population des communes, elle en aurait sur sa composition. Ainsi, dans les communes reliées au RER, l’augmentation des résidents diplômés du supérieur dépasse de 10 % celle de communes reliées uniquement aux trains de banlieue. Ce qui signifie que l’amélioration de l’accessibilité pourrait conduire à une « modification des caractéristiques sociales de la population au voisinage des stations en attirant des populations plus aisées », conclut l’Insee.
A.W.
Télécharger l’étude « Comment les transports publics modifient-ils le développement des villes ? » (1) L’étude s’appuie sur une comparaison entre certaines communes reliées au RER et un sous-échantillon de communes similaires desservies uniquement par le réseau de train de banlieue, en partant de l’hypothèse que si le déploiement du RER n’avait pas eu lieu, emploi et population auraient crû de la même manière et au même rythme.
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