Édition du vendredi 22 décembre 2006
L'Hexagone devrait connaître une croissance démographique jusqu'en 2050
Contrairement aux dernières projections de l'INSEE, qui prévoyaient une baisse de la population française à partir de 2040, l'Hexagone devrait connaître une croissance démographique jusqu'en 2050, selon une étude publiée jeudi par l'INED. «Si rien ne change, la population va augmenter jusqu'à 70 millions» d'habitants, contre 62 millions aujourd'hui, prédit le chercheur Laurent Toulemon, en expliquant que le solde migratoire et la fécondité avaient été revus à la hausse.
«Ça nous différencie beaucoup de nos voisins européens qui prévoient une diminution de leur population», a déclaré le démographe, joint par l'agence Associated Press. Il n'y a guère que l'Irlande et la Grande-Bretagne pour connaître une évolution semblable à la France, la première grâce à ses nombreuses naissances, la seconde grâce à son solde migratoire.
La population de l'Hexagone devrait donc augmenter, mais aussi vieillir, d'après le scénario décrit dans le dernier numéro de "Population et sociétés" (n° 429) publié par l'Institut national d'études démographiques. «Entre 2005 et 2050, l'augmentation de population se ferait uniquement après 60 ans: la population doublerait à ces âges», écrivent Laurent Toulemon et Isabelle Robert-Bobée. «En revanche, en dessous de 60 ans, les effectifs resteraient à peu près les mêmes».
Si le vieillissement de la population avait déjà été prédit, ce n'était pas le cas de l'accroissement puis de la stabilisation de la population. En 2001, l'Institut national de la statistique et des études économiques estimait que la France compterait 64 millions d'habitants en 2050. Tablant sur un solde migratoire de 50.000 personnes par an et une fécondité de 1,8 enfant par femme, l'INSEE prévoyait une diminution de la population aux alentours de 2040.
Les démographes tablent désormais sur un solde migratoire de 100.000 personnes par an et sur une fécondité de 1,9 enfant par femme. «Depuis l'an 2000, la fécondité a beaucoup augmenté», a observé Laurent Toulemon lors de l'entretien téléphonique. Certes, «les jeunes ont de moins en moins d'enfants». Mais «entre 30 et 35 ans, il y a de plus en plus de naissances. Il y a un jeu de compensation», a-t-il noté.
En prolongeant ce scénario au-delà de 2050 et en supposant que la mortalité reste constante (soit 850.000 décès, 750.000 naissances et un solde migratoire de 100.000 personnes par an), «on aboutit à une population d'effectif constant d'environ 71 millions d'habitants», prédit l'étude de l'INED.
«Supposons maintenant que la mortalité, au lieu de rester constante après 2050, poursuive sa baisse au même rythme qu'avant», alors «la population de 50 ans et plus augmenterait» et le «vieillissement par le haut» continuerait, spéculent les deux chercheurs dans leur article. La pyramide des âges gagnerait «un étage tous les cinq ou dix ans», a expliqué Laurent Toulemon. La France pourrait alors compter 74 millions d'habitants en 2100.
Pour lire l'étude, voir lien ci-dessous.<
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