Espérance de vie : les enfants nés en 2022 pourraient vivre en moyenne plus de 90 ans
Par A.W.
Les filles nées en 2022 pourraient vivre en moyenne 93 ans et les garçons 90 ans, selon la dernière étude sur l’espérance de vie des Français publiée la semaine passée.
Des projections qui correspondent à un scénario dit « central » qui prolonge les tendances récentes, c'est-à-dire qu'elles se fondent sur une hypothèse où les risques de mortalité vont continuer à diminuer à l'avenir au même rythme que sur la période 2010-2019.
Plus de 10 % de centenaires chez les filles nées en 2022
« La durée de vie augmente de génération en génération », constatent une nouvelle fois les auteurs de l’étude. Comparée à la génération née en 1900 pour laquelle il n’y a plus de survivants aujourd’hui, la progression de l’espérance de vie est considérable pour la nouvelle génération. La première n'a, en effet, vécu en moyenne que 56 ans pour les femmes et 48 ans pour les hommes. Résultat, plus d’un siècle plus tard, « les femmes et les hommes nés en 2022 pourraient vivre en moyenne 37 ans et 42 ans de plus que les générations nées en 1900 », estime l’Insee.
L’incertitude étant « forte » pour la nouvelle génération, d'autres scénarios, plus ou moins favorables, sont cependant possibles. Si à l'avenir le risque de mortalité diminue moins rapidement, l'espérance de vie pour la génération née en 2022 pourrait se limiter à 88 ans pour les femmes et 86 ans pour les hommes. À l'inverse, si la baisse du risque de mortalité s'accélère, elle pourrait monter jusqu'à 99 ans pour les femmes et 96 ans pour les hommes.
Dans ce cadre, le nombre de centenaires semble, lui aussi, voué à ne cesser d’augmenter, notamment chez les femmes. Pour les petites filles nées en 2022, la marge d'incertitude est particulièrement élevée, mais les auteurs de l’étude estiment qu’elles seraient entre 10 %, dans l'hypothèse basse, et jusqu’à 50 %, dans l'hypothèse haute, à parvenir à l’âge de 100 ans. Les hommes, eux, ne seraient, dans le meilleur des cas, au maximum qu’un peu plus de 20 % à pouvoir connaître l’année 2122.
En comparaison, moins de 1 % des filles nées en 1900 sont devenues centenaires, et 6 % de celles nées en 1940 pourraient atteindre ce cap, selon le scénario central.
Selon les scénarios bas et haut d’espérance de vie, les femmes nées en 1950 vivraient en moyenne entre 80 et 82 ans et les hommes entre 72 et 73 ans, tandis que les femmes nées en 1970 vivraient en moyenne de 84 à 88 ans et les hommes de 78 à 82 ans.
À 65 ans, stagnation pour les générations nées de 1941 à 1955
« Seulement 81 % des femmes et 69 % des hommes nés en 1940 ont atteint l’âge de 65 ans, mais cela devrait être le cas de 91 % des femmes et 84 % des hommes nés en 1970 et de la quasi-totalité des nouveau-nés en 2022 », expliquent les auteurs de l’étude. En comparaison, la probabilité d’atteindre l’âge d’un an n’était que de 86 % pour les filles et 83 % pour les garçons issus de la génération 1900.
La chute de la mortalité infantile a donc beaucoup contribué à cette évolution. Le rythme de progression de l’espérance de vie a été « particulièrement rapide » pour les générations nées à partir de 1900, hors des deux périodes de guerre mondiale, mais il a également bondi pour celles nées à partir de 1946 grâce « à la fin de la guerre et à l’arrivée des antibiotiques ».
Bien que l'augmentation ait continué pour les générations suivantes, elle a été de moins en moins rapide au fil du temps. Ainsi si, en 1946, l’espérance de vie a progressé de trois ans par rapport aux personnes nées un an plus tôt, celle-ci se réduit pour les générations suivantes : les femmes nées de 1950 à 1990 pourraient gagner 2,1 ans toutes les dix années de naissance, puis seulement un an pour celles nées de 1990 à 2022, tandis que pour les hommes, la progression serait de 3,1 ans toutes les dix années de naissance, puis de 1,6 an.
À noter que si la durée moyenne de vie a crû et devrait continuer à croître de manière presque continue depuis 1900, les générations nées de 1941 à 1955 se distinguent cependant puisque leur espérance de vie à 65 ans (la durée moyenne de vie restant à cet âge) stagnerait.
« Il est probable, comme le suppose le scénario central des projections, que l’évolution moins favorable de la mortalité observée pour [ces] générations « palier » tout au long de leur vie adulte perdure aux âges élevés. En effet, leur mortalité ne baisse pas ou peu à partir de 15 ans. Cela s’explique notamment par leur consommation d’alcool et de tabac, ainsi que par un risque de suicide plus important que celui des autres générations », soulignent les auteurs, qui jugent que l’espérance de vie à 65 ans reprendrait sa progression pour les générations nées à partir de 1955.
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